«La photo est avant tout une passion»

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A l’occasion de la sortie de son premier ouvrage Le Guide juridique du photographe, paru aux Editions Aframed, Lounas Maoucha en parle…

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous retracer brièvement votre parcoursde photographe ?

Lounas Maoucha : J’ai débuté en photographie juste après la fin de ma formation, avec un appareil photo analogique professionnel reflex (AF-1 Canon) que je garde toujours. J’ai commencé en photographiant pratiquement tout ce que je vois : humains, animaux, objets, paysages, monuments, couchers de soleil… juste pour découvrir les techniques de prise de vues. En 1998, j’ai ouvert un studio photo avec une chambre noire. En 2000, j’ai entamé une expérience en photojournalisme. En 2004, je suivais une formation en photographie documentaire. Et depuis 2009, je me suis spécialisé dans les travaux de restauration des documents photographiques.

Que retenez-vous de toutes ces expériences ?

Durant toutes ces années, je me suis essayé à différentes disciplines photographiques. C’était pour moi une façon de découvrir divers environnements tous très différents les uns des autres. Mais, ce que je retiens est que la pratique est le principe essentiel, en photographie. Par la pratique, on apprend à maitriser les différentes techniques. C’est dans la pratique qu’on progresse.

Pourquoi avez-vous choisi le métier de photographe ?

J’ai toujours été passionné par la photo depuis mon très jeune âge, avec le temps, cette passion a forgé le sens de ma vie.

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir photographe professionnel ?

Souvent, en photographie on se focalise sur les techniques et sur le matériel. On croit que ce sont les deux choses qui vont faire de nous de bons photographes. Pourtant, ce n’est pas vrai, il y a une chose essentielle qui fera de vous un vrai photographe, votre qualité humaine. C’est vrai, il faut une formation solide et de qualité pour prétendre réussir ses photos sur le plan technique et artistique, mais, maitriser les techniques ne signifie pas forcément être photographe professionnel. Le métier de photographe exige humanisme et esprit créatif.

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

J’aimerais contribuer à valoriser davantage les métiers de la photographie dans notre pays et l’édition de livre sur la photographie en particulier. Malheureusement, à ce jour, aucun livre n’a été édité dans notre pays sur la photographie. Il n’existe chez nous aucun ouvrage technique, pratique, juridique ou pédagogique dans ce domaine. Je pense que l’ouvrage que je viens de publier «Le guide juridique du photographe» est le premier du genre en Algérie. Cet ouvrage est disponible dans les libraires depuis juillet 2018. Il est destiné surtout aux photographes. C’est un manuel de travail, permettant aux photographes de découvrir l’ensemble des lois relatives à leur métier. D’autres projets d’édition sont en réalisation. Deux autres ouvrages seront disponibles d’ici la fin de l’année.

Pourriez-vous raconter comment êtes-vous venu à l’écriture ?

En tant que photographe, ma lecture est spécifique. J’ai commencé la lecture, sur les techniques de la photographie, avec les ouvrages de René Bouillot, un auteur que je conseille aux étudiants et aux photographes. Par la suite, j’ai découvert beaucoup d’autres auteurs formidables. J’ai lu énormément d’ouvrages, magazines et revues spécialisées en photographie. C’est à partir de là que l’idée de l’édition m’est venue. Écrire des livres de ce genre, nécessite beaucoup de savoir. Le livre spécialisé en photographie est introuvable dans notre pays, et si par hasard, tu tombes sur un ouvrage, son prix est souvent très excessif. Pas d’ouvrage photographique au-dessous de 4000 DA. Comme je viens de le dire, la photographie dans notre pays n’occupe pas la place qui lui sied, on ne lui accorde pas l’attention qu’elle mérite. Le secteur d’activité photographique en Algérie demeure marginal.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui aimeraient faire carrière dans la photographe ?

Le métier du photographe est un domaine très vaste et diversifié, avec la démocratisation du matériel numérique, la photographie est devenue omniprésente et pratiquée dans tous les usages : de la prise de vue au post traitement jusqu’à l’impression. La photographie a besoin de photographes, mais je dois souligner que pour réussir dans cet art, il faut absolument de la compétence, de la patience et surtout du génie.

Propos recueillis par Menad Bouahmed

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