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Les fêtes reportées dans plusieurs villages

Les fêtes qui ont lieu chaque année en l’honneur des lauréats des différents examens, au mois de juillet et au début du mois d’août, ne se sont pas encore déroulées dans la plupart des villages d’Aïn El-Hammam. En effet, de nombreux décès, dont certains à la fleur de l’âge, ont été enregistrés dans la presque totalité des agglomérations de la commune. Ce qui n’a pas manqué de se répercuter sur l’ambiance festive qui prévaut, habituellement, en cette période dans nos hameaux. Suivant les coutumes de chez nous, le deuil, suite à un décès, doit durer un mois durant lequel toute manifestation festive ne peut avoir lieu, par respect au défunt et à sa famille. Les liens familiaux et d’amitié entre les villageois dictent aux membres de la communauté de partager la tristesse de ceux qui sont touchés par un drame. «Lors de ces derniers mois, plusieurs citoyens, dont certains très jeunes, originaires de Taourirt Menguellet, de Tililit ou d’Aourir et autres, nous ont quittés à jamais», confie un citoyen de Ain El-Hammam. De ce fait, les jeunes scolarisés admis au BEM, au BAC et à la cinquième, attendent toujours d’être récompensés. Certains vacanciers résidant hors de ladite localité, dans d’autres wilayas, se préparent à rentrer et en vue des tristes événements, ne pourront pas assister à la cérémonie de remise de présents qui reviennent, d’ailleurs, chers au village. Auparavant, pour faire face aux dépenses que nécessitent les soirées organisées en leur honneur et à l’achat des cadeaux, les organisateurs faisaient appel aux habitants, afin de mettre la main à la poche, surtout lorsque l’agglomération manque de fonds. Par ailleurs, nous avons vu des familles faire l’impasse sur le tbel ou les chanteurs, payés pourtant d’avance, lorsqu’un événement, fâcheux non prévu, vient perturber la sérénité de la localité. Le mariage et la circoncision d’un enfant qui devraient se dérouler avec force réjouissance, ont finalement eu lieu dans la stricte intimité. Il faut dire que même si certaines coutumes tendent à disparaître, dans nos régions, la solidarité entre les citoyens est toujours de mise. Personne n’osera enfreindre ces coutumes, de crainte de se retrouver au banc des accusés. Même les cortèges ramenant la mariée se déroulent dans le calme total, sans klaxons ni youyous ou autres. Comme disent les habitants: «On ne peut pas manifester sa joie pendant que le voisin, l’ami, un proche ou même un habitant d’un village voisin se morfond dans le deuil».

A. O. T.

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