Attendues, habituellement à la mi-juillet de chaque année, les figues fraiches ne «pointent le nez» cette année, que depuis quelques jours. Cependant, les arbres sont loin d’être chargés comme on en voit chaque été. Ce qui augure d’une récolte peu abondante. La plupart des figuiers bordant les routes ne portent que quelques fruits, alors qu’à la fin de la floraison, les paysans espéraient des rendements appréciables. Il faut dire que l’arrivée tardive de l’été conjuguée aux chaleurs excessives du mois de juillet et du début du mois d’août, n’ont pas favorisé l’évolution des fruits dont beaucoup sont tombés avant maturation. Seuls les agriculteurs possédant des figueraies situées dans des zones humides et arrosées peuvent prétendre à de bonnes cueillettes. Pour le moment, l’apparition des figues sur le marché n’est pas encore à l’ordre du jour. Même les agriculteurs rencontrés sur le chemin du retour des champs n’en reviennent pas avec de grandes quantités. «Une quinzaine tout au plus dans toute la figueraie», nous dit l’un d’eux. Les figues sèches comme l’an dernier, verront encore une fois le prix grimper sur le marché. Les autres fruits cultivés dans la région ont également accusé un grand retard. La récolte du raisin est d’ores et déjà considérée comme nulle comme en témoignent les grappes qui pendent encore aux vignes, nues, ayant perdu l’ensemble de leurs grains. Les figues de barbarie, mûres habituellement en cette période, sont encore loin de la cueillette. Cependant, Les intempéries n’ont pas eu de conséquence sur la production des fruits, toujours en fleurs, qui abondent sur les cactus. Les amateurs de cette baie charnue se rabattent sur la ville où les vendeurs pratiquent toujours des prix peu ordinaires. Profitant de l’absence du fruit local, des jeunes de Boubhir et de la région d’Akbou proposent les figues de barbarie à quinze dinars l’unité. Ce sont habituellement les mêmes personnes qui vendent des figues fraîches, au kilo, au centre-ville. «Pour le moment, la récolte n’est pas assez importante pour envisager d’en vendre», nous dit le jeune étudiant qui revient chaque année à Michelet «pour gagner un peu d’argent et préparer la rentrée», dit-il.
A. O. T.