Les prix du brut reprennent ces derniers jours le chemin de la hausse, suite à l’annonce d’un important recul des réserves d’essence aux Etats-Unis, capitales à l’approche de la saison estivale des grands déplacements.A New York, le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai montait jeudi de 48 cents à 67,55 dollars après avoir touché 67,70 USD.A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 50 cents à 67,60 USD sur l’échéance de mai, après un pic à 67,78 USD. »Le marché continue sur sa lancée, réagissant au rapport sur les stocks américains », a indiqué un analyste. »La baisse plus importante que prévue des stocks d’essence américains a ravivé les inquiétudes au sujet de l’approvisionnement en carburant cet été », ont renchéri d’autres analystes. « Cela a renforcé les craintes que le bas niveau des stocks d’essence combiné à la modification des spécifications sur l’essence ne provoquent des pénuries dans certaines régions des Etats-Unis », ont-ils précisé.Dans son rapport hebdomadaire publié mercredi, le département américain de l’Energie (DoE) a fait état d’une chute des stocks d’essence de 4,4 millions de barils (Mb), un chiffre trois fois supérieur aux attentes des analystes. Ces stocks ont baissé de près de 10 Mb en deux semaines.Le marché craint une pénurie cet été aux Etats-Unis, après le coup d’envoi fin mai de la haute saison de consommation de carburant, liée aux nombreux déplacements en voiture.Cette année, l’approvisionnement pourrait être encore plus tendu en raison de nouvelles normes environnementales aux Etats-Unis. Les raffineurs doivent, d’ici l’été, remplacer l’additif actuellement utilisé dans l’essence (le MTBE,ajugé trop polluant) par de l’éthanol, ce qui pourrait ralentir la production et provoquer des pénuries locales de carburant.Ils doivent en outre, comme chaque année, se vider des stocks d’essence de qualité hiver pour produire à la place du carburant de qualité été.Seul point diminuant le risque de pénurie, la croissance de la demande d’essence américaine a ralenti ces dernières semaines, conséquence du niveau élevé des prix à la pompe.Les opérateurs restaient par ailleurs très inquiets au sujet de possibles ruptures de l’approvisionnement dans de multiples coins du monde, Iran et Nigeria en tête. « Les préoccupations sont toujours vives au sujet du Nigeria et de l’Iran, en particulier après la récente démonstration par ce dernier de sa force militaire dans le golfe », ont souligné les analystes de Sucden. Le prix officiel du panier de l’Opep, moyenne de onze bruts mondiaux, restait proche d’un niveau record. Il s’est établi à 61,08 dollars le baril mercredi, après avoir atteint un nouveau record historique lundi à 61,82 dollars, a indiqué le secrétariat du cartel pétrolier.
E. B et AFP
