Exception faite des oliviers qui bénéficient de l’irrigation, le verger oléicole qui occupe de larges superficies dans la vallée de la Soummam se trouve dans un état peu reluisant. En effet, comme constaté de visu récemment, des oliviers entiers présentent un aspect pour le moins inquiétant à cause du manque d’eau, aggravé par la chaleur accablante qui sévit depuis le début de la saison estivale. Dans les vergers oléifères de cette région charnière de la wilaya de Béjaïa, des milliers d’oliviers sont laissés à l’abandon par leurs propriétaires, la plupart n’ayant pas les moyens de porter « secours » à ces arbres oléagineux, car il leur faudra des forages ou tout au moins l’achat de l’eau des citernes. En revanche, à cette période de l’année et contrairement à l’an précédent, il a été déjà constaté une bonne fructification des oliviers. Néanmoins, ces dernières présentent un aspect désolant avec un assèchement qui en dit long sur ce manque d’eau. Les fruits oléagineux ont perdu beaucoup d’eau avec la chaleur torride qui sévit depuis des semaines déjà. Seul espoir et réconfort pour les propriétaires: les pluies. Mais celles-ci ne sont pas encore près de tomber, même si des ondées passagères ont été enregistrées à certaines localités, comme Akbou et Ath Mellikèche. Les oliviers ont besoin de beaucoup d’eau pour compenser l’eau perdue durant la saison estivale. Un propriétaire d’une oliveraie, sise à Boudjellil, constate amèrement: «Je suis vraiment impuissant devant la sécheresse qui frappe mes oliviers. Les feuillages et les olives sont secs et j’ai bien peur que celles-ci ne tombent avant la récolte. Cela fait des mois que la pluie n’est pas tombée, avec surtout ce climat de notre région qui est semi-aride. La pluviométrie est à peine moyenne chez nous! Et la nature calcaire et poreuse du sol ne permet pas d’accumuler l’eau des pluies, étant donné que celle-ci s’infiltre profondément dans la couche terrestre sans profiter aux oliviers, et autres cultures dont les racines ne sont pas assez profondes pour chercher l’eau. Pour pouvoir irriguer mon vaste champs, je dois disposer d’un forage, ce qui est à la limite de l’impossible au vu de mes maigres moyens financiers». Comme notre vis-à-vis, ils sont déjà des dizaines de propriétaires de vergers oléicoles à se plaindre de la sécheresse de leurs cultures.
S. Y.