La RN75 souillée par les immondices

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La RN75 faisant jonction entre les wilayas de Béjaïa et de Sétif, via Amizour, donne une image de désolation confinant au tragique. Les accotements de cet axe routier très fréquenté sont lestés de détritus. Si ces rejets inconsidérés n’ont, au demeurant, rien d’inédit, leur ampleur inspire de l’inquiétude, tant ils posent un véritable problème de santé publique. Insolite et répugnant, le spectacle a pris des proportions hallucinantes dans la portion de route comprise entre Amizour et Barbacha, et même au-delà jusqu’à Kendira en amont. Les accotements et les caniveaux qui, jusqu’à un passé récent, n’étaient souillés que de bouteilles, de canettes et autres sacs en plastique, sont à présent complètement défigurés. C’est, pour ainsi dire, l’acmé de la pollution, tant le parcours est jonché d’une nuée de dépotoirs à ciel ouvert. «De mémoire d’homme, nous n’avons jamais connu une si grave dégradation de notre cadre de vie», relève un riverain du village Amaârat. Outre les abords de la route, les ravins, les cours d’eau, les étendues champêtres et même les espaces forestiers, ont leurs lots de détritus et de sacs d’ordures. Au niveau de la ville de Barbacha, les monticules d’ordures ménagères s’entassent dans tous les coins de rues, laissant sourdre des ruisselets de lixiviat et empestant l’atmosphère de leurs effluves nauséabonds. Le problème de pollution se pose avec d’autant plus d’acuité dans cette cité urbaine à fort gisement de déchets, et dont les résidents ne disposent pas d’exutoires pour l’entreposage et l’incinération de leurs ordures. «Depuis la fermeture, voilà plusieurs semaines, de la décharge communale par des citoyens, nous ne savons que faire de nos ordures qui envahissent tous les espaces. Il n’y a plus, ni collecte ni enlèvement. Avec ces grosses chaleurs, nous sommes à la merci d’une flambée épidémique», s’inquiète un citoyen de Barbacha. À l’évidence, le constat est alarmant et les perspectives s’annoncent alarmistes. Le vœu émis par la direction de l’environnement d’aider l’APC de Barbacha à trouver un hypothétique site d’entreposage des ordures, n’est pas de nature à apaiser l’angoisse de la population.

N. Maouche

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