Ali Halli honoré par les siens

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Le chanteur Ali Halli, auteur de la célèbre chanson Idjayid jeddi abarnous, a été honoré, le 27 août dernier, par les siens au collège du chef-lieu d’Assi Youcef relevant de la daïra de Boghni, dont il est originaire.

L’hommage a eu lieu en présence de nombreux artistes dont Athmani et Taleb Tahar, en plus du P/APW de Tizi-Ouzou, du représentant de la direction de la culture, de plusieurs P/APC et un public nombreux. Halli Ali, affaiblit par l’âge, les affres de la vie et la maladie, a été aidé à monter sur la scène pour prendre la parole: «Je n’ignore par que vous m’aimez mais sachez que je vous aime davantage. Je vous demande à tous d’être plus unis, plus fraternels pour affronter tous les maux. Je souhaite la bienvenue à mes amis chanteurs, notamment aux vétérans Athmani et Tahar Taleb», dira-t-il la gorge nouée. Le chanteur ne cacha pas ses émotions mais ne rata pas aussi l’occasion de déclamer un poème fleuve et d’interpréter la chanson qui l’a fait sortir du lot, à savoir Idjayid jeddi abarnous. Ali est certes malade, mais sa voix n’a rien perdu de son éclat. Le P/APW de Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche, a lui aussi rendu hommage au chanteur et s’est dit «disponible à accompagner tous les artistes et toutes les bonnes volontés pour sauvegarder le patrimoine matériel et immatériel que recèle notre wilaya». Taleb Tahar, la star attendue, n’a pas dérogé à ses habitudes. De sa chanson phare Ilsiw, il a bercé les présents qui sont restés suspendus aux paroles et à la voix angélique de l’artiste. Mlaayoun Nnetir, la deuxième chanson a aussi conquis les présents. Athmani rend hommage au chanteur mais n’a chanté qu’un couplet car, dit-il, «cela fait 20 ans que je ne suis pas monté sur scène». La fête s’est poursuivie jusque tard dans la soirée avec les chanteurs locaux, au grand bonheur des habitants d’Ath Voughardane.

Tiregwa revisite le burnous

L’association culturelle Tiregwa, initiatrice de l’événement, a profité de l’occasion pour organiser plusieurs activités durant trois jours. Une conférence sous le thème «Chanson kabyle et identité» a été animée par des chercheurs universitaires et des artistes bien connus tels que Saïd Chemakh, Amrane Salem, Taleb Tahar et Boukhalfa Laouari. Les intervenants ont replacé les œuvres de nombreux chanteurs des années 60 et 70 dans le contexte du combat identitaire dont la célèbre et immortelle chanson de Halli Ali Idjayid jeddi abarnous (mon grand-père m’a laissé en héritage un burnous). L’apport de cet habit traditionnel dans les montagnes de Kabylie a été mis en avant, et la relation avec les repères identitaires véhiculant la dignité et l’honneur, que revêt le port de ce vêtement remontant à la civilisation berbère, a été aussi mis en exergue. Un match de football entre les vétérans d’Assi Youcef et une équipe venue de Tizi-Ouzou, a également eu lieu à l’occasion au stade municipal de Mechtras. Pour le deuxième jour de la manifestation, en plus des expositions diverses et de la diffusion de chansons du chanteur, une exhibition sportive a été assurée par les amateurs des arts martiaux. «Idhebalen» n’ont pas manqué d’ajouter leur grain de sel à l’événement. Le jour de la clôture, une pléiade d’artistes bien connus, de ceux qui ont côtoyé le chanteur Ali Halli, tels que Taleb Tahar, Athmani, kaci Imghour, Mastanabal, Milina et bien d’autres étaient aux côtés de l’artiste à l’honneur pour des témoignages, des anecdotes et des souvenirs. Halli Ali est né au village d’Ath Voughardène et a fait ses débuts dans la chanson les années 70 pour un parcours respectable.

H. T.

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