Tamazight dans la Constitution : entre discours et pratique

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La première journée sera inaugurée par une communication de El Hadi Ould Ali, président du MCB sur “l’évolution de l’enseignement de tamazight en Kabylie depuis les accords d’avril 1995”. De son côté, Si El Hachemi Assad, universitaire et directeur de la promotion culturelle au Haut Commissariat à l’Amazgihité (HCA), animera une conférence dont le thème est : “Le cadre institutionnel pour la réhabilitation de l’amazighité en Algérie”. Saïd Chemakh interviendra sur l’aménagement du statut et l’aménagement du corpus, le cas du berbère en Algérie, alors que l’universitaire El Madjid Sadeg parlera des fonctions du langage. Durant la journée de jeudi, Abderrezak Dourari, directeur du Centre national pour l’enseignement de tamazight (CNPLET) analysera le thème de “Tamazight, langue nationale : une révolution linguistique et culturelle”. Le sujet de l’intervention de l’universitaire Sadek Akrour est : “Le volet identitaire après la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale en Algérie”. Mohamed Lakhdar Maougal et Abdelkader Kacher s’étaleront sur “La nationalité linguistique, mythes et réalité” et “Tamazight nationalisée et après ?”.Les journées d’étude sont organisées à l’occasion du quatrième anniversaire de la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale. Pour les organisateurs de ce séminaire, le 12 avril 2002 constitue une date importante dans l’histoire de l’Algérie indépendante et l’histoire du combat pour la reconnaissance de la dimension amazighe de l’Algérie. “Après plusieurs décennies de marginalisation, la langue amazighe est enfin reconnue officiellement comme langue nationale”. Le club scientifique rappelle qu’un amendement a été opéré au niveau de la Constitution algérienne en introduisant la reconnaissance de tamazight dans le corps du texte (article 3 bis), après avoir été reconnue dans le préambule, comme une composante de l’identité algérienne. Le club s’interroge : “cette reconnaissance en tant que langue nationale a-t-elle eu des retombées susceptibles de faire sortir tamazight de la marginalisation délibérément entretenue depuis plusieurs décennies ?”La rencontre que le club scientifique en langue et culture amazighes organise se veut un espace de réflexion, de débat et d’échange dans lequel des juristes, linguistes et autres spécialistes ainsi que des praticiens de la langue tenteront de répondre aux questions : quel est l’impact de l’article 3 bis de la Constitution sur tamazight et les amazighophones ? Que signifie concrètement “tamazight est également langue nationale ?” et qu’en est-il de l’autre volet de la revendication, tamazight langue officielle.

Aomar Mohellebi

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