S’il y a un secteur qui ne souffre pas dans la commune rurale de M’kira dans la région de Tizi-Gheniff, ce ne peut être que les constructions scolaires. Effectivement, depuis son élévation au statut de municipalité lors du dernier découpage administratif de 1985, chaque village a son école primaire, à telle enseigne que certaines d’entre elles ne tarderaient pas à être fermées. Pour l’enseignement moyen, M’kira a bénéficié de trois collèges : Tighilt Bougueni, base 3 et celui de Tamdikt. D’ailleurs, à ce niveau les jeunes M’kiris ne se déplacent plus jusqu’à Tizi-Gheniff comme durant les années 80. Selon le premier vice-président de cette commune, un quatrième CEM serait sur le point d’être lancé. “Le choix du terrain a été déjà fait. Il faudrait attendre seulement l’enveloppe financière”, nous a confié notre interlocuteur. Ce collège est venu à point nommé renforcer davantage le secteur de l’éducation dans cette municipalité. D’autre part, la réalisation de cette infrastructure éducative réduirait le taux de la déperdition scolaire, notamment celui de la gent féminine confrontée parfois au problème de l’éloignement dans une société encore conservatrice. Interrogé sur le lancement du lycée, le maire de M’kira nous a simplement répondu que le lycée tant médiatisé n’était pas du tout inscrit. Pourtant, le terrain qui devrait accueillir ce projet a été choisi. Le premier responsable de la l’assemblée nous a dit qu’entre inscrire un projet, donc avec son enveloppe financière, et choisir un site, il y a une très grande différence. Si cela s’avérait juste, les lycéens de M’kira ou les futurs lycéens devraient encore attendre des années. En outre, dans cette commune, nous avons appris que la cantine scolaire prévue pour Tamdikt n’était pas encore lancée en dépit du terrain préparé à cet effet. Les parents s’interrogent sur l’origine d’un tel blocage car à leurs yeux, ce réfectoire rendrait d’innombrables services aux élèves dont les parents sont démunis d’un côté, et dont les parents sont pris par les travaux des champs, notamment en hiver durant la cueillette des olives. En revanche, ils sont satisfaits par rapport aux décisions prises par les services des cantines scolaires de faire bénéficier tous les élèves du primaire de repas gratuits.
Amar Ouramdane