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Près de 800 milliards retournés au Trésor

Les budgets octroyés aux Assemblées communales de Boumerdès dans le cadre des programmes de développement communaux ne sont pas consommés totalement. Entre 700 et 800 milliards centimes issus des exercices précédents n’ont pas été dépensés alors que les communes accusent de grands retards en matière de développement local. Une équation difficile à résoudre. Est-il normal que tant d’argent soit dégagé pour le développement local pour ne pas être consommé et faire profiter le citoyen en améliorant son cadre de vie dont les carences poussent la population à l’émeute ? Ce chiffre a été avancé par le premier responsable de l’exécutif lors d’un conseil de wilaya, et il était catégorique à ce sujet. «Je ne veut plus qu’on me parle de non consommation des PCD. Les communes qui ne vont pas consommer les budgets octroyés, ne verront pas de programmes supplémentaires et risquent le retrait de projets non encore lancés. Les premières sanctions tombent. Le projet d’assainissement du village Ait El Hadj dans la commune de Chabet El Ameur, à titre d’exemple, a été retiré. L’Etat a mis la main à la poche et débloque près de 2600 millions de DA pour relancer le développement, notamment par la concrétisation de projets d’équipements publics à travers les communes de la wilaya. Mais, l’action des élus locaux n’a pas suivi et a entravé la concrétisation des projets pour lesquels ils sont censés avoir été élus. Des projets de réfection d’écoles non lancés, des projets de raccordement aux réseaux AEP et réalisation d’infrastructures sportives et sanitaires sont toujours en suspens dans plusieurs localités. Les luttes partisanes et les différents calculs politiciens entre élus ont pris en otage les populations locales. Au total, près de 240 projets ont été retardés au mépris du développement local et de l’amélioration des conditions de vie de citoyen. Le dégel qui concerne certains secteurs dont l’Éducation est une opportunité à saisir afin de lancer les projets en stand by. On a remarqué, ces derniers temps, un timide mouvement au niveau des communes où certains projets, à l’image du bitumage de routes, sont entamés après plusieurs mois de blocage. Les habitants de la région qui ont applaudi ces opérations estiment que cela est insuffisant au vu des manques criants dans tous les secteurs. Un petit tour dans les localités de la wilaya nous renseigne de la mal vie des citoyens y compris au niveau des localités les plus riches, à l’exemple de Hammadi, Khemis El Khechna, Larbaatach, Boudouaou et Ouled Moussa où l’on enregistre une concentration démographique importante et un tissu industriel des plus solides de la région. Il a fallu de quelques chutes de pluies pour que les tares des élus et responsables locaux apparaissent au grand jour. Replâtrage des travaux, malfaçons dans la réalisation des projets et bricolage remontent à la surface. Les dernières actions de protestation des citoyens à Baghlia, Ait Amrane et Ouled Hedadj sont un signal d’alarme et un message clair aux responsables concernés. La patience » des citoyens a des limites, surtout devant le laxisme ou le calcul machiavélique.

Youcef. Z

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