La fontaine «la transat», un vestige de la colonisation, mais surtout un symbole de la ville d’Aïn El Hammam, est en train de renaître de ses cendres. Comme nous l’avons remarqué depuis quelques jours, l’eau coule à nouveau du réservoir construit à l’endroit où l’ancienne fontaine a été détruite. L’eau qui coulait directement sur le trottoir, vient d’être récupérée pour passer d’abord dans un réservoir d’une dizaine de mètres cubes avant de sortir par un tuyau, remplir un petit bassin. Pour le moment, les travaux de décoration de l’ouvrage qui n’est d’ailleurs pas muni de robinets, ne sont pas encore entamés, «Mais ils ne tarderont pas», nous dit un ouvrier. Appelée transat de par sa proximité avec l’ex hôtel transatlantique, cette source naturelle a été démolie pour les besoins de la construction du nouveau siège de la daïra. Son eau a été canalisée sommairement vers la rue Didouche Mourad, à une trentaine de mètres, en contrebas. Elle a plus servi au lavage de voitures qu’à la consommation. Ce n’est que ces dernières années, suite aux intempéries de 2017 que le précieux liquide a commencé à suinter avant qu’il ne sorte carrément du sol. Ce qui a fait l’affaire des ouvriers du chantier mitoyen, qui ont eu la bonne idée de le récupérer pour les besoins des travaux. Après maintes péripéties, l’eau jaillit enfin à la portée des passants. On ne sait pas encore si elle est potable comme avant sa disparition ou si elle est entachée par le réseau d’égout des hauteurs de la ville. Construite durant la colonisation, cette fontaine à l’«eau ferrugineuse », comme indiqué sur une plaque en marbre, portait également le portrait du général Michelet et un bassin, alors que les murs alentours étaient recouverts de carreaux de faïence vert et jaune. Avant sa destruction, l’eau y était abondante bien que non dotée d’un réservoir. Même si son débit n’est pas aussi important que celui qu’on lui connaissait, «ses initiateurs» ont le mérite de l’avoir ressuscitée. Ceux qui l’ont connue espèrent que des travaux seront entrepris pour remettre dans son chemin, le précieux liquide qui a dû être dévié par des engins lors du terrassement du siège de la daïra.
A.O.T.
