Les pluies éparses d’avant-hier n’ont pas empêché de nombreux citoyens de se déplacer vers les mausolées de la région d’Aïn El Hammam, où règne traditionnellement une ambiance particulière à l’occasion de la fête de l’Achoura.
En effet, des milliers de personnes et des centaines de voitures ont envahi les routes de la commune d’Aïn El Hammam jeudi dernier. La circulation automobile au centre-ville de l’ex-Michelet, dont l’étroitesse des rues est connue, était inextricable durant toute la journée. Des visiteurs venus des quatre coins de la Kabylie et même de plus loin, comme en témoignent les plaques d’immatriculations, ont assailli les lieux saints de Chikh Mohand, Sidi Zeggane et de Djeddi Menguellet. Sur la route nationale n° 71, ce sont d’infinies processions de voitures qui se croisaient, roulant souvent pare-choc contre pare-choc. Les piétons, de jeunes hommes et surtout des femmes, ont créé une ambiance de fête par leurs appels, les cris d’enfants et, parfois, des chants de vieilles femmes en route vers «Djeddi», comme elles aiment l’appeler. Une équipe folklorique «tbel» composée de trois personnes a trouvé astucieux de faire le porte-à-porte et jouer devant les maisons, espérant que les habitants sortiront les récompenser avec une obole. Ils termineront leur périple au mausolée de Djeddi Menguellet pour quelques minutes que les innombrables visiteurs mettront à profit pour effectuer quelques pas de danse. Pourtant, rien de particulier n’était programmé pour attirer tant de monde. Les responsables s’attendaient à recevoir uniquement les résidents qui désireraient effectuer une «ziara» et qui bien sûr déposeraient quelques dinars dans la boîte (tirelire) mise à l’intérieur même du mausolée. Les habitants de Taourirt Menguellet qui ont à la charge les lieux saints de Djeddi Menguellet, sont à pied d’œuvre depuis plusieurs jours pour que rien ne manque à leurs hôtes. Tous ceux qui se présenteront au mausolée durant les trois jours que durera la fête, auront droit, comme de tradition, à un couscous garni. À l’écart du lieu de la fête, des bouchers s’activaient à dépecer un veau. Pendant ce temps, les cuisiniers, eux, s’apprêtaient à préparer le repas qui sera servi à partir de 11 heures jusqu’à 16 heures avec le départ des visiteurs. Mais la fête n’est pas finie, car le même rituel reprendra le lendemain et le surlendemain.
A. O. T.

