La culture réconcilie la population

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On ne dira jamais assez sur le “Printemps des arts” qui vient d’être clôturé à Assi Youcef, tant ses objectifs multiples sont presque atteints.Beaucoup de créateurs viennent de sortir de l’anonymat et mettre, par là, un pas dans le monde extérieur et le monde des échanges avec leurs semblables. C’est en effet une opportunité de réconciler ces talents avec leur public et avec eux-mêmes, d’abord, alors qu’ils n’avaient aucune confiance eux-mêmes auparavant. Pour la première fois, des dizaine de familles tous âges confondus ont assisté à une manifestation culturelle sans complexe et sans retenue aucune. Des personnes âgées, considérant d’habitude ces activités culturelles l’apanage des jeunes, ou encore, pour certains, une perte de temps, ont cette fois-ci envahi l’école d’Aït Haggoune pendant une semaine pour s’enquérir de ce qui s’y tramait et ont manifesté une admiration sans pareille.Exposition de peinture, dessins, photos, robes kabyles, poteries, récitals poétiques, conférences, exhibitions de karaté et enfin un gala artistique rien n’a échappé à l’intérêt de ces personnes âgées ayant apportés leur grain de sel à cette manifestation.Pour une première tentative, on ne peut s’empêcher de la qualifier de bien réussie, en attendant d’autres, les années à venir. Une preuve que la culture se réveille dans cette contrée lointaine de la Kabylie, entrée en hibernation des années durant. Quand Nna Fadma, du haut de ses 80 ans, nous lance à la face des poèmes sur la JSK, sur Mouloud Mammeri et d’autres symboles de la Kabylie, quand les deux plus anciens chanteurs de la commune se réconcilient et s’embrassent en public, sur scène, quand la femme de l’imam d’une des mosquée de At Boughardan occupe un stand parmi les exposants et que son mari vient assister au gala de clôture parmi ceux qui avaient pris un apéritif au bar d’à côté, on peut dire que la culture à Assi Youcef a su réconcilier tout le monde, et qu’elle n’est pas malade, comme on l’a toujours cru. Tant pis pour les absents.

Salem Amrane

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