C’est un village agricole qui connait une expansion urbaine au détriment des terres fertiles! Il s’agit d’Aftis, une localité située à 5 kms du chef-lieu municipal de Boudjellil.
Ce village était, en fait, une vaste ferme de plusieurs centaines d’hectares, exploitée durant la période coloniale par un colon du nom de Bouaziz, dont on disait qu’il était de confession juive.
A l’indépendance, les terres ont été récupérées ou cédées aux habitants des localités avoisinantes et même lointaines qui y ont érigé leurs habitations. Le village s’agrandit et parallèlement à cela, l’agriculture y périclite. Le patrimoine agricole laissé par l’ancien colon, se souvient-on, était formé de vastes vergers oléifères, d’orangeraies, de figueraies, de maraîchages et autres arbres fruitiers.
Délaissant peu à peu l’agriculture, les villageois se tournèrent vers d’autres créneaux comme le commerce et l’activité agroalimentaire entre autres (unités avicoles). Une virée dans ce patelin, qui se vantait d’un couvert végétal luxuriant formé essentiellement d’arbres fruitiers, donne « grise mine », car le béton a fini par emporter de larges surfaces de terre arables et fertiles de cette belle et vaste plaine d’Aftis enserrée entre l’oued Assif Aâbbas et les hauteurs dentelées de Meghissa.
Seule une agriculture vivrière y subsiste cahin-caha pour servir à la consommation familiale. Des fameux orangers il n’y subsiste que des troncs morts et secs témoins d’une époque faste qui ne reviendra plus jamais ! Sur les accotements du CW42 A qui passe par Aftis, des panneaux plantés à même le sol proposent la location ou la vente de terres agricoles laissées en friche depuis des lustres. Des unités de matériaux de construction poussent comme des champignons sur des terres destinées a priori à l’agriculture.
Le village a, de ce fait, complètement perdu sa vocation agricole. Les habitations poussent anarchiquement comme des champignons, enlaidissant les lieux jadis verdoyant avec de vergers entrecoupés de surfaces emblavées, se remémorent encore les anciens du village. Vestige d’une époque faste de cette bourgade, habitée par environ 2 000 âmes: une retenue collinaire aménagée sur le lit de l’oued Assif Aâbbas. Elle servait à irriguer les cultures.
Des rigoles parcouraient les vergers en apportant cette eau limpide de ce cours d’eau qui n’était pas, à cette époque lointaine, pollué comme aujourd’hui ! «Le village Aftis ne reverra pas son lustre d’antan, car le mal y a été fait»,; se désole l’un des villageois.
Syphax Y.
