Hayat AÏt Menguellet, photographe
«Transmettre notre culture par la photo»
«J’ai déjà participé à des expositions de peinture, mais pour la photographie c’est la première fois que je dévoile mes photos au public. C’est encourageant et ça me motive à en faire d’autres. Je me suis intéressée à ce domaine depuis mon enfance, j’ai des milliers de photos, j’ai du en choisir une vingtaine pour le salon. En parallèle j’ai préparé un diaporama de mes autres photos et une vidéo sur le métier à tisser. Concernant la vieille dame qu’on voit dans la plupart de mes photos, elle s’appelle Tamakhoukht, elle est de mon village, elle a vraiment joué le jeu, elle était naturelle et spontanée. Je ne me suis pas limitée à un seul sujet dans la photo, j’ai fait un travail sur l’environnement, les portraits, les macros, les paysages…Le patrimoine et les traditions sont importants, j’ai fait la photo de la petite fille vêtue d’une robe kabyle pour montrer d’où on vient et pour transmettre notre culture par la photo. J’ai un projet en cours de réalisation, un documentaire sur le défunt Moudjahid Si Omar Osmani, c’est une personne que j’ai connue ».
Chaila Bachir, Artistede la wilaya d’Oran
«Je suis heureux de participer à ce grand événement»
«Pour ce salon, j’ai ramené avec moi d’Oran un bouquet juste pour le plaisir constitué d’une petite antiquité de bronze, des gâteaux traditionnels (j’ai obtenu la médaille d’or dans un grand concours national sur la temina algérienne), des costumes traditionnels, des accessoires et le voile qui est important et fait partie de notre patrimoine et de notre identité. Je suis heureux de participer à ce grand événement, j’ai constaté que les participants ont exposé des objets précieux comme les costumes, les bijoux, la poterie et les tenues kabyles. C’est des chefs d’œuvre».
Abderraouf Benkhelifat, Conservateur du musée palais du bey Constantine
«Le patrimoine immatériel est important pour toutes les femmes»
«La femme constantinoise a comme toutes les femmes algériennes des coutumes et des traditions qu’elle préserve, le patrimoine immatériel est important pour toutes les femmes dans le monde. La constantinoise préserve une tradition très ancienne à savoir la distillation «tektir» des roses et des fleurs d’oranger, chaque printemps Constantine fête cet événement. On utilise un matériel traditionnel pour la distillation «el ketar». On met les roses à l’intérieur et on remplit le haut avec de l’eau qu’on dépose sur «tabouna» le tripattes. Dès qu’on obtient l’élixir, on le verse dans une bouteille en verre. L’eau est récupérée pour laver les couvertures, les tapis et le parterre pour les parfumer. L’eau de rose est utilisée dans la préparation des gâteaux traditionnels, des plats, elle est également utilisée comme gouttes pour les yeux et un masque pour nettoyer la peau. On a créé une mise en scène avec trois mannequins vêtus des tenues traditionnelles constantinoises, un qui est à coté d’«el ketar» et deux autres autour de «la Maida», petite table sur laquelle est disposé un plateau en cuivre pour déguster la Temina de «kahwat el assar » le café de l’après-midi, dans une ambiance conviviale. A l’occasion de ce salon, on a également exposé des livres sur le patrimoine immatériel, édités par le musée palais du bey de Constantine »
Saliha Mokhtari, artisane d’El Ksar
«Heureuse de voir le chanteur Aït Menguellet parmis nous»
«La robe d’Ath El-Ksar de tissu noir est classée première dans la wilaya de Bouira. Elle est portée avec un foulard qu’on appelle chowaw, brodé. Ce sont mes sœurs qui le confectionnent. La légende raconte qu’une femme s’est suicidée en se jetant de la montagne de Lalla Mlaoua avec la robe d’Ath El-Ksar à la suite du refus de son père de la marier avec l’homme qu’elle amait. Depuis, les femmes portent cette robe pour le deuil ou les fêtes en hommage à cette dernière, excepté la mariée pour qui la couleur jaune est exigée. J’étais contente de voir le chanteur Aït Menguellet qui s’est déplacé pour visiter le salon avec ses enfants Djaffar et Hayet. Je tiens à remercier la directrice de la culture de Tizi-Ouzou pour son invitation ainsi que la directrice de la maison de la culture de Bouira qui nous a sollicités afin de participer à cet événement».
Propos recueillis par Sonia Illoul
