Les couacs de la rentrée scolaire

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Cette année, la rentrée des classes a été marquée par une amélioration tangible en matière d’encadrement pédagogique et de couverture en manuels scolaires. Ces outils didactiques ont été même distribués aux élèves bien avant la reprise des cours. Pour autant, l’état des lieux est globalement loin d’être reluisant, n’en déplaise à ceux qui décrivent la situation sur le mode dithyrambique. Preuve en est, ces innombrables couacs qui ont émaillé la rentrée à travers la wilaya. Dans certains établissements, la reprise n’a tout simplement pas eu lieu, comme au primaire du village Ighil Larbaâ, dans la commune de Barbacha, où les parents ont préféré retenir leurs enfants à la maison en signe de protestation contre le délabrement de l’enceinte de leur établissement. Pendant ce temps, les élèves du lycée de la même circonscription ont été contraints de prolonger leurs vacances, en raison d’un bras de fer persistant opposant le staff pédagogique au proviseur. Dans des villages de Toudja, les parents ont rué dans les brancards, en interpellant les autorités sur le délabrement des structures éducatives et la menace qui pèse sur leur progéniture. Dans cette commune rurale, les parents déplorent aussi l’impasse faite sur l’enseignement du préscolaire, au moment où partout ailleurs, sa prise en charge a tendance à se généraliser. La restauration est un autre point noir qui a soulevé bien des remous et alimenté les récriminations des parents. Ce problème qui se pose de manière récurrente est en train de virer au cauchemar dans quelques localités. Au CEM de Souk Oufella, au chef-lieu de la commune, le service n’a pas été assuré durant les premières semaines de septembre, pour cause d’absence de personnel de cuisine. Au collège d’Ighzer Amokrane, la demi-pension a été retardée d’une dizaine de jours en raison, signale-t-on, d’un défaut d’hygiène. Dans nombre d’établissements du cycle primaire, notamment ceux implantés dans les patelins excentrés et enclavés, les élèves devaient se contenter d’un coupe-faim en guise de repas, quand ils n’étaient pas renvoyés à la maison le ventre creux. Au village Seddouk Ouadda, dans la commune de Seddouk, les parents d’élèves se plaignent du manque de mobilier scolaire et de la rupture d’approvisionnement de leur école en eau potable. «Nous avons des divisions pédagogiques qui dépassent le seuil de 40 élèves. Ces derniers sont mis à trois par table. C’est tout simplement invraisemblable», lâche sur un ton acrimonieux, un parent. Au demeurant, atteste-t-on, tous les établissements scolaires, tous cycles confondus, implantés dans les agglomérations urbaines des chefs-lieux communaux sont submergés par des effectifs pléthoriques. Par conséquent, la double vacation des locaux est devenue la règle. «La situation promet de s’aggraver au cours des prochaines années au rythme de la réception de nouvelles cités d’habitation et du flux interrompu de l’exode rural», conjecture un professionnel de l’éducation de la région d’Akbou.

N. Maouche

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