Des écoulements noirâtres provenant du dessous de l’asphalte inondent la rue Colonel Amirouche, au centre-ville, depuis une dizaine de jours.
Une odeur fétide empeste les alentours et arrive aux habitations des immeubles tout proches dont les locataires sont contraints de vivre à volets fermés. Sur cette rue commerçante, les marchands ambulants étalent le long du trottoir, leur marchandise qui devient alors un danger pour les consommateurs qui s’approvisionnent en fruits et légumes, et dont les caisses et autres emballages côtoient ces eaux douteuses. Les cabinets médicaux installés dans les immeubles du marché, ainsi que les magasins qui drainent de nombreux citoyens sont contaminés par cette eau que les clients se chargent de transporter dans leurs chaussures. Les vendeurs qui vaquent à leurs occupations dans cette ambiance malsaine proposent à la criée, du raisin, des poires et autres légumes aux clients de passage qui semblent ignorer la présence de cette eau. «Tant qu’ils achètent, je reste ici», réplique un marchand de fruits à qui des citoyens font remarquer qu’il a «les pieds dans les égouts et que sa marchandise est impropre à la consommation». Même si, en plusieurs endroits, on distingue des traces de chaux qu’on a pris la peine de répandre sur la «source» de ce liquide, le risque de maladie n’est pas pour autant écarté. Il faut rappeler que les difficultés concernant l’évacuation des eaux usées, auxquelles font face les APC qui ont eu à présider aux destinées de Michelet, ne datent pas d’aujourd’hui. Les problèmes apparus, bien avant les années 1980, n’ont jamais trouvé de solution définitive bien que des rénovations aient été entreprises, dont la dernière date d’il y a une douzaine d’années, environ. Après une accalmie de quelques années, les canalisations ont recommencé à éclater, déversant leur contenu sur la rue principale. Ces derniers temps, la situation semble s’empirer. Il ne se passe pas une semaine sans que les agents de la voirie ne soient appelés à intervenir pour colmater une fuite. La rue a été défoncée en plusieurs endroits et les regards constamment bouchés, récurés sans cesse. Quant à l’origine de ce «mal», certains accusent le glissement de terrain qui ne cesse d’affecter le quartier, d’autres parlent de malfaçons dans la réalisation du réseau. Faut-il rénover, encore une fois, tout le réseau de la ville, après études sérieuses, ou doit-on continuer ce bricolage qui a montré ses limites ?
A.O.T.