À l’instar des autres communes limitrophes, le phénomène du charlatanisme prend de l’ampleur ces dernières années à Ait-Smail, située à environ 65 kms au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. En effet, chaque matinée, des dizaines de familles se font comme destination ces fameuses adresses où l’on cherche des solutions, des explications ou, dans le pire des cas, des consolations. Si les habitants locaux n’ont aucun souci de déplacement, ces charlatans étant à quelques encablures de leurs demeures, ceux qui viennent de loin sont dans l’obligation d’être véhiculés que de venir dans le transport commun. Cela leur évite, nous dit-on, de perdre du temps à la recherche de la maison ciblée. «On parle d’elle partout. On nous a dit qu’elle voit juste et qu’elle est dans la mesure de vous régler autant de problèmes que vous lui exposez», nous dira un habitant de Taskriout, accompagné de sa famille. Il est facilement constatable que la célébrité de ces gens qui «consolent » a dépassé les frontières de la petite région d’Ait-Smail. Preuve en est, l’affluence massive des femmes, notamment, venues d’un peu partout. De Kherrata, de Souk El Tenine, de Darguina, de Tizi n Berber, tous partagent la même ambition et sont facilement séduits par ce qui se dit sur ces gens-là. D’aucuns les vénèrent même, et placent sur eux toute la confiance qu’on ne pourrait imaginer. «J’y vais car tout simplement je me sens à l’aise à chaque visite. Pour moi, elle arrive bien à m’être utile à bien gérer mon quotidien», fulmine une des clientes, habitant Ait-Smail. De plus, il faut dire que même le mauvais temps ne dissuade pas les clients quand ils notent cette visite dans leur agenda bien que, parfois, la majorité d’entre eux n’arrivent que difficilement à se faire servir sans attendre une éternité. Pour des sommes qui varient entre 200 DA et 5000 DA, selon la demande et la recette, les gens comptent désespérément sur ces rusés qu’ils leur dessinent un meilleur avenir, mais surtout attendent avec fièvre le résultat de leur requête le plutôt possible.
M. K.
