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Taouinine, un village enclavé

Situé loin du chef-lieu de la commune d’Ouaguenoun, le village Taouinine vit un enclavement qui ne dit son nom que par les conditions de vie de ses habitants. Ce bourg compartimenté selon la tradition ancienne en deux petits villages, Touinine Oufella et Taouinine bwadda. Le village en entier vit une solitude tous les jours de l’année à cause de sa situation par rapport au chef-lieu. Les jours passent tortueusement et aussi lentement pour que le quotidien des jeunes, surtout, en soit très dur et surtout très stressant. Cette situation n’est pas uniquement la conséquence de l’éloignement des centres urbains comme le chef-lieu de la commune ou celui d’Aït Aïssa Mimoun ou même du grand village Akaouj. Le quotidien difficile des populations est aussi du au manque d’infrastructures comme le centre de santé, les lieux de loisir, maison de jeunes ou stade pour la pratique du sport. La seule infrastructure existante est l’école primaire rouverte cette année. Bien que les deux bourgs soient reliés au chef-lieu par une route récemment revêtue d’un tapis de bitume, il n’en demeure qu’elle ne suffit pas pour sortir Taouinine de sa léthargie. Pour se rendre au chef-lieu, les populations ont besoin de transport aussi. Et c’est là que l’essentiel du problème apparaît. Ce secteur névralgique dans la vie de toutes les communautés, se trouve organisé selon les schémas anciens des années 70. En effet, les transporteurs n’incluent pas le village dans leurs navettes quotidiennes. Habitant loin de la route principale qui passe par le village Amalou et Ighil Bouchene les populations de Taouinine doivent faire à pied un chemin qui monte de plusieurs kilomètres pour arriver au premier arrêt des fourgons. Même ces derniers se font très rares durant la journée. Rater les premiers voyages de la matinée signifie pour les habitants, la longue attente. Aller au chef-lieu de la commune qui se trouve à Tikobaine est donc la seule issue de secours pour les jeunes et les personnes âgées. C’est là qu’on peut au moins rencontrer les gens et surtout sortir du marasme quotidien du village, fuir la solitude et l’oisiveté mère de tous les vices. Les gens à Touinine savent aussi que c’est dans cette ambiance angoissante que naissent inévitablement tous les fléaux sociaux. Ce quotidien difficile fait de manque d’infrastructures de loisirs et de travail rend les jeunes proies à la délinquance. C’est pourquoi aujourd’hui, malgré les efforts consentis par les services de la commune, les habitants de ce village craignent pour leurs enfants. Ils réclament une maison de jeunes, un stade, une bibliothèque et tout ce qui fait une vie digne.

Akli. N.

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