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Revoilà les fabricants de tamis !

Ils gagnent leur vie honnêtement à la sueur de leur front. Eux, ce sont les fabricants de tamis qui, nonobstant une modernisation tous azimuts, font encore de la résistance en faisant un pied de nez à l’industrialisation qui a « piqué » leur pain, eux les artisans impavides. Nous avons croisé, dernièrement, un réparateur de tamis au niveau de la bourgade de Passala, située dans la commune d’Ath Mansour. Notre interlocuteur dit venir de la wilaya de M’sila pour vendre et réparer les tamis. Sans aucune hypocrisie ni faux-semblant, notre vis-à-vis était affable et courtois. Il ne rouspète guère, et il aime son métier avec lequel il vit modestement avec sa famille, par dessus tout. Il parcourt les localités de la vallée du Sahel, entre autres, à la recherche de tamis à rafistoler tout en vendant ceux qu’il fabrique sur place à la demande du client. Avec une dextérité qui en dit long sur sa maîtrise de ce métier artisanal, « légué de père en fils » comme il le dit, notre artisan fabrique des tamis sur place qu’il vend à 300 DA l’unité. Avec des outils rudimentaires : des petits clous, des ciseaux et un martelet, il adhère les rubans en bois fin tout en cloutant des treillis découpés soigneusement en cercle sur les rebords. Pour la réparation des tamis usés, le sexagénaire n’exige pas plus de 200 DA. «Beaucoup de ménages qui ne veulent pas jeter leurs tamis ayant pour eux une valeur sentimentale car légués par leurs grands-parents, me les ramènent pour les rafistoler et leur redonner une seconde vie», explique notre interlocuteur. Même si le travail du couscous a reculé affreusement ces dernières années à la défaveur de sa production dans des usines, il se trouve toujours des mères, des « sasseuses » qui confectionnent encore le fameux couscous à la main et à l’aide du tamis. De nos jours, les « rouleuses de couscous » ont vraiment la cote chez les ménages, car le couscous fait main est beaucoup plus savoureux et « naturel » que celui fabriqué par les machines, estime-t-on. La fabrication artisanale du couscous est très estimée dans la région, où les confectionneuses sont payées entre 5 000 et 6 000 DA le quintal de couscous.

Y. S.

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