La liste nominative tarde à se faire

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Cela fait maintenant cinquante-six ans depuis l’indépendance nationale, que la liste des martyrs inhumés au carré des martyrs de Adila, à la sortie de la ville de Tizi-Gheniff vers les Issers (Boumerdès) sur les abords de la RN 68, n’est pas encore approuvée. Pourtant des efforts considérables furent consentis dans ce sens aussi bien par les associations des enfants de Chouhada de M’Kira et de Tizi-Gheniff que de l’organisation locale des Moudjahidine. «Nous avons mené un travail titanesque pour reconstituer la liste. Mais, jusqu’au jour d’aujourd’hui, toutes nos démarches n’ont pas eu la réponse attendue. Si quelque part, il y a une liste qui contredit la nôtre, que ceux qui bloquent la liste établie avec des témoignages nous la montrent. Sinon qu’ils approuvent cette liste. Est-ce que ces sépultures vont rester indéfiniment sans noms?», nous interrogera un fils de chahid. Pour cet interlocuteur, tout est clair. «Seulement, nous ne savons pas pourquoi ce retard et pourquoi aussi cet entêtement. Nous souhaitons que l’équipe actuelle à la tête de cette APC dénoue cette situation qui n’a que trop duré», soulignera un autre intervenant. A noter que les ossements de ces martyrs avaient été exhumés des champs d’honneur et inhumés dans ce carré juste après l’indépendance. Selon un témoin ayant pris part aux recherches, les noms se trouveraient à l’intérieur des sacs, mis dans de petites boîtes. Pour les ayant-droits de Tizi-Gheniff, au moment où les hautes autorités de l’Etat promettent de rapatrier les crânes des Algériens séquestrés en France, dans leur commune, alors la liste de 51 martyrs est dûment établie, des oppositions insensées continuent à entraver l’écriture de l’histoire de ceux qui se sont sacrifiés pour l’Algérie. «En tout cas, nous envisageons de bloquer les officiels qui viendraient déposer la gerbe de fleurs devant la stèle si la liste n’était pas acceptée», suggérera un enfant de chahid de Tizi-Gheniff. Par ailleurs, les associations d’enfants de Chouhada et l’ONM locale espèrent que la stèle dite du  » premier novembre », démolie lors des événements douloureux du Printemps noir, soit reconstruite parce qu’elle marque une page de l’histoire de ces premiers novembristes qui avaient participé dans la nuit du trente et un octobre au premier novembre en tirant les premières balles pour sonner le glas de la colonisation. En outre, ces associations ont adressé des correspondances à toutes les autorités y compris les ministères de l’Intérieur et des Moudjahidine au sujet des sites historiques squattés ou abandonnés afin de prendre les mesures qui s’imposent pour la sauvegarde de la mémoire collective du peuple algérien en baptisant tous les édifices et places aux noms de ces martyrs .

Amar Ouramdane

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