Il aura suffi de quelques minutes de précipitations pour que des inondations soient signalées à travers plusieurs villes dans la wilaya de Bouira.
L’absence d’avaloirs dans certaines rues, la défaillance ou le manque d’entretien des réseaux de drainage des eaux pluviales dans d’autres et l’absence totale d’aménagement dans certains quartiers sont les principales causes de ces inondations, devenues presque systématiques dans la majorité des centres urbains de Bouira lors et après chaque épisode pluvieux. Ainsi, les premiers incidents ont été signalés avant-hier vers 18 heures, au niveau de la ville de Lakhdaria, au Nord-ouest de la wilaya de Bouira, où,; comme à chaque fois, plusieurs quartiers et maisons étaient inondés et des routes fermées, en sus de glissements de terrains signalés ici et là. Certains quartiers surpeuplés et des infrastructures de l’ex-Palestro, à l’image des cités de Kandahar, Si-Lakhdaria, 90 logements, la Rue Abane Ramadhan, la gare routière et l’échangeur sud de l’autoroute Est-Ouest ont été complètement inondés, quelques minutes seulement après le début des précipitations. Les services de la Protection civile sont intervenus au niveau de plusieurs quartiers, où ils évacueront, entre autres, des voitures bloquées par le cumul des eaux. Selon un communiqué des services municipaux, «les éléments de la Protection civile ainsi que les services communaux sont intervenus simultanément, afin d’évacuer et prendre en charge des dizaines de familles, dont les maisons ont été submergées par les eaux de pluie. Les équipes d’intervention sont également intervenues afin de libérer au moins trois axes routiers importants de la ville. Aucune perte humain ou dégât matériel important n’est à déplorer». Scénario presque similaire du côté de la ville voisine de Kadiria, où plusieurs quartiers et commerces du chef-lieu de daïra ont été touchés par les inondations. La route nationale n°5 a été fermée pendant plus de 30 minutes, à hauteur de cette ville, en raison de la formation d’importantes flaques d’eau. Selon des témoignages de citoyens de cette ville, les quartiers 90 et 100 logements, qui ne disposent pas de réseaux d’évacuation des eaux pluviales, ont été le plus touchés par ce déluge. Fort heureusement, aucune perte humaine ou dégât matériel n’ont été signalés durant cette soirée : «Nous avons alerté, à plusieurs reprises, les responsables locaux sur la nécessité de réaliser des réseaux de drainage des eaux de pluie, mais en vain. Heureusement que l’orage n’a duré que quelques minutes, sinon c’est une véritable catastrophe qui se serait abattue sur nous, surtout que les services municipaux ne sont même pas intervenus pour libérer les quartiers et la RN5», a expliqué, hier, un habitant de cette localité. Au chef-lieu de la wilaya, ce sont les quartiers Rass-Bouira, Ennassim et Amar Khoudja qui ont subi de plein fouet ces conséquences fâcheuses d’intempéries. À Rass-Bouira, l’école primaire Laham Mohammed, la salle de soins et le bureau de poste ont été complètement submergés. En pleine nuit et après le passage de l’orage, les riverains se sont mobilisés pour désobstruer les avaloires et libérer les routes bloquées par les eaux et la boue. Des cas similaires ont été aussi signalés au niveau du quartier près d’Ennassim, où même la rue qui abrite la résidence d’hôtes de la wilaya a été inondée. Les quartiers Amar Khoudja, près de la nouvelle gare routière, Oued D’houss, Draâ El-Bordj, Ecotec, 338 logements, ainsi que l’ancienne gare routière ont été également touchés. Les services municipaux ne sont intervenus que durant la matinée d’hier, pour libérer les routes et curer les avaloirs bouchés par divers déchets. A noter, enfin, que les parents d’élèves de l’école primaire Boussandala Ahmed, du centre-ville de Bouira, ont protesté hier matin, en n’envoyant pas leurs enfants à l’école. En cause, l’école ainsi que la majorité des salles sont complètement submergées par les pluviales. Les protestataires dénoncent, de ce fait, «l’état d’abandon dans lequel se trouve l’école» et réclament l’inscription d’un projet de réhabilitation dans les plus brefs délais, «pour garantir de bonnes conditions de scolarisation aux écoliers».
Oussama Khitouche