Ali Laskri, coordinateur de l’instance présidentielle du FFS, rencontré en marge de la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de l’ex-P/APW Aïssat Rabah, commente l’actualité nationale.
La Dépêche de Kabylie : Où en est le FFS dans sa démarche de reconstruction du consensus national ?
Ali Laskri : La reconstruction du consensus national nécessite une réelle volonté politique, actuellement inexistante. Cela dit, au FFS, la conviction est la nécessité de reconstruire ce consensus national construit en 1954. Les Algériens se sont entendus et unis autour d’un seul projet et notre défunt président Feu Si L’Hocine, y était pour beaucoup. A ce moment là ces gens là se sont sacrifiés pour libérer l’Algérie. On n’a pas le choix aujourd’hui, on est condamné à reconstruire ce consensus. Il y a eu une reconstruction historique entre le peuple Algérien et les institutions, c’était en 62 avec l’assemblée constituante souveraine. L’objectif est de construire des institutions légitimes, pour la démocratie, et les libertés. Au FFS, on se bat pour la justice sociale, pour un Etat démocratique et social. C’est ça la promesse de Novembre. Aujourd’hui ces principes sont trahis. C’est pour ça qu’on s’inscrit en opposition d’un Etat libéral autoritaire. Le consensus national va nous mener à l’Etat de droit. Une fois tout le monde inscrit dans cette optique, il y’aura un consensus politique, un contrat pour que les Algériens parviennent à nous faire confiance.
Toujours à propos du consensus, y a-t-il des démarches concrètes aujourd’hui auprès de la classe politique ?
Actuellement, on le fait avec la société civile. On a, par exemple, le 1e mai, organisé une journée importante, et on a appelé au manifeste autour des assises sociales. On a fait appel aux forces politiques et sociales pour une solution politique globale, qui est notamment le consensus national. Il y a un travail énorme qui se fait auprès de la population aujourd’hui. La population, c’est les acteurs sociaux, les syndicats, et les associations. On a eu beaucoup de rencontres, et les assises sociales c’était le sommet. Ça a été annoncé le 1er novembre de l’année dernière. Le choix de la date n’est pas anodin. On a exigé la préservation de l’Etat social en opposition à un État libéral. Pour le faire, on a demandé qu’il y ait un manifeste. Donc, les forces politiques aussi doivent se déterminer et avoir la volonté pour le faire, pour aboutir à un véritable projet pour notre pays.
Le FFS et les présidentielles ?
Certains, au lieu d’aller dans une solution politique globale pour le pays, afin d’avoir des institutions légitimes, s’inscrivent dans la démarche d’un candidat de consensus, ça c’est faux. Aujourd’hui, le jeu est fermé. Il ya une régression sur tous les plans. Les présidentielles ne vont rien changer pour l’Algérie. Il faut d’abord une solution politique et mettre toutes les conditions nécessaires.
Comment le FFS traduit-il la crise à l’APN ?
La situation à l’APN dénote de l’absence de légitimité. Il n y a pas la séparation des pouvoirs en Algérie. Il y a eu plusieurs situations de coup de force en Algérie depuis 1962. C’en est un autre. C’est une énorme diversion, une agitation. Ils sont entrain de déstabiliser le pays. Ils ne travaillent pas pour la cohésion nationale, ils ne travaillent pas pour la sécurité du pays, et ce qu’ils sont en train de faire est très dangereux.
Le FFS, l’opposition, dans l’échiquier politique national. Comment vous vous situez actuellement ?
Le FFS est en très bonne santé, le FFS a son autonomie totale, il est sur ses valeurs et principes, le parti est sur ses objectifs. Aujourd’hui, le FFS, se développe sur le territoire national, les Algériens nous attendent, et nous on va tout faire pour inscrire le FFS dans les 48 wilayas du pays. C’est comme ça que la solution va venir, parce que le projet que porte FFS, est celui du mouvement national et de la révolution. C’est à nous de voir comment y arriver, car on ne nous laisse pas faire. Il n’y a pas de volonté politique pour s’en sortir. S’il y avait cette volonté, on aurait répondu favorablement à nos initiatives. Toutes nos propositions ont été neutralisées en créant des problèmes au FFS.
En parlant de problèmes au FFS, la députée Salima Ghezali convoquée devant la commission de médiation, le député Chafaa Bouaiche interdit de toute activité partisane, ce sont tout de même des problèmes internes…
Au FFS, il y a des textes et des statuts et un règlement intérieur. Ils sont opposables et applicables à tous les militants.
Entretien réalisé par kamela Haddoum.