De plus en plus d’adeptes

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En dépit des instructions du ministère de l’Éducation, les cours de soutien scolaire, un créneau porteur, n’ont pas régressé. Au contraire, les écoles «clandestines» foisonnent et les adeptes de plus en plus nombreux. Si, au départ, les cours de soutien étaient dispensés aux candidats aux examens du BEM et du BAC, ces derniers temps, ils sont élargis aux élèves de tous les niveaux du primaire ou du CEM. Les bons résultats obtenus, comme par enchantement, par ceux qui suivent les cours payants, ne passent pas inaperçus aux yeux de leurs camarades de classe, et surtout de leurs parents. De ce fait, personne ne veut rester en marge de ce mouvement. Les enfants n’ont pas de répit. Les vendredis et samedis ne sont plus des jours de repos. Cartables au dos, les enfants défilent à longueur de journée aux quatre coins de la commune. Après les mathématiques, chez l’un, ils se déplacent pour des leçons de physique chez l’autre. Certains ne se suffisent pas d’apprendre ces deux matières. Ils veulent asseoir de bonnes bases, également en sciences naturelles, en français ou toute autre matière. Il n’y a que l’histoire et la géographie, ou encore l’éducation religieuse qui échappent à cette demande effrénée de savoir. Les parents ne comptent pas, lorsqu’il s’agit des études. Ils sont prêts à faire des folies pour remettre à niveau leur enfant dont les résultats sont médiocres. Conscients de la demande, les professeurs qualifiés ou pas, multiplient les affiches, en ville, dans les villages et parfois devant les cafés maures, appelant les élèves à suivre «les cours» comme les enfants aiment appeler ces séances. Tous les cycles sont concernés. Des plus jeunes du primaire à ceux des classes de terminale. Les enseignants établissent leur organigramme en fonction des heures de repos de leurs ouailles. Des écoles ouvertes pour enseigner des filières techniques telles l’informatique, la saisie et autre se découvrent également la vocation des cours de soutien, plus rentables. Un même professeur peut dispenser sans relâche plusieurs disciplines allant des mathématiques aux langues. Parallèlement aux enseignants confirmés, nous trouvons des jeunes diplômés fraichement sortis des universités et se trouvant encore au chômage. Pour «gagner un peu d’argent de poche», ils concurrencent leurs collègues en affichant des prix compétitifs. Dans les classes, se résumant à un garage, le salon familial, ou autre local, selon les moyens de chacun, des enfants se bousculent, assis sur des tables de fortune. Le nombre d’inscrits est illimité. Les nostalgiques de la vieille école rappellent à qui veut l’entendre que de leur temps, les enseignants retenaient à l’école, après quatre heures, les candidats à l’examen de sixième pour renforcer les acquis. Ne pourrait-on pas recruter des jeunes chômeurs pour aider les enfants à réviser leurs leçons ou faire leurs exercices, au niveau des foyers de jeunes des villages ? Tout le monde y trouverait son compte.

A. O. T.

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