Quoique les conditions dans lesquelles ils évoluent demeurent difficiles, les handicapés, en général, et les myopathes, en particulier, ne cessent de démontrer que la volonté prend le dessus sur tout, y compris la maladie.
Parmi les personnes à besoins spécifiques ayant bravé leur handicap pour réaliser, par eux-mêmes, leurs rêves, Taous Igui, une jeune myopathe d’Akbou. Taous a décroché, samedi dernier, son diplôme de doctorat d’État en mathématiques-informatique. A sa soutenance, qui s’est déroulée à l’amphithéâtre de l’université Targa Uzemmur de Béjaïa, étaient présents sa famille, ses amis et des membres de l’association Défi contre les myopathies, à laquelle Taous adhère. Cette dernière a séduit la salle durant plus d’une heure grâce à sa maîtrise parfaite du sujet, son intelligence mais surtout son courage. En exposant son mémoire avec brio et en répondant à toutes les questions qui lui ont été posées par les membres du jury, Taous a obtenu le diplôme qui lui tenait tant à cœur avec une mention honorable. «Ce jour est mémorable ! Je viens d’assister à la soutenance d’une excellente fille que je suivais depuis sa 5e année primaire», dira, avec émotion Nora Aït Abderrahmane, présidente de l’association Défi. Et d’ajouter: «Voir Taous surpasser son handicap n’est pas étonnant pour moi, dans la mesure où nos adhérents ont toujours appris à le faire. Mon souhait maintenant, c’est qu’ils servent d’exemple pour les plus jeunes, de Béjaïa ou d’ailleurs. Nous souhaitons aussi attirer davantage l’attention de nos autorités, qui tardent encore à leur assurer les moyens nécessaires à leur insertion sociale, surtout en termes d’accessibilité». Également vice-présidente de l’association Défi, Taous se bat aussi pour les droits des personnes à besoins spécifiques.
M. K.

