Las de voir l’état d’abandon qui frise l’insalubrité dans lequel se trouve la fontaine de «Thimedhwin», appartenant à Taourirt Menguellet, quelques volontaires de ce village situé à trois kilomètres du chef-lieu d’Aïn El Hammam, ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour remédier un tant soit peu à cette situation. Les détritus, les herbes folles qui s’étaient accumulés de part et d’autre du chemin y menant, l’ont réduit considérablement. On ne peut l’emprunter sans frôler les ronces et les arbustes qui le rognent petit à petit. La toiture en tuiles rouges est devenue une passoire. Les enfants qui reviennent du collège tout proche en ont fait leur jeu favori en y lançant des pierres dans une sorte de concours dans la finalité est de briser le plus de tuiles possible. Les bassins jamais nettoyés depuis des lustres sont devenus des réceptacles jonchés d’algues et de détritus. Il est loin le temps où on menait les bêtes s’abreuver de leur eau limpide et fraiche. Un autre bassin construit récemment à l’extérieur pour récupérer l’eau qui suintait de partout, a été complètement abandonné. L’eau qui s’en déverse coule et remplit le chemin qu’on ne peut traverser sans tremper ses chaussures dans la boue qui s’y forme en toutes saisons. Le grand bassin mitoyen des robinets de puisage, est à sec et jonché de bouteilles vides et de feuilles mortes. Son rôle, lors de sa construction, était de récupérer l’eau qui se déversait du grand réservoir pour servir au lavage de vêtements, de couvertures et autres. Depuis l’aménagement des lieux, l’eau qui le remplissait à l’origine, est canalisée vers l’extérieur et s’en va se perdre dans les ravins. Les habitants de Taourirt ont toujours été fiers de cette source qui suffisait à leurs besoins en eau été comme hiver. Son débit et sa saveur en font une fontaine où vont s’approvisionner de nombreux citoyens des villages voisins. Le travail effectué vendredi dernier par les volontaires a mis à nu toute l’ampleur de la tâche. Malgré leur bonne volonté, une dizaine de personnes ne peut redonner son éclat d’antan à Thimedhwin. Ce qui a poussé les membres de l’association pour la défense de l’environnement, initiateurs de cette journée de volontariat, à en programmer une seconde pour vendredi prochain. Il faut rappeler que, par le passé, Taourirt embauchait un ouvrier qui s’occupait du nettoyage et veillait à la sécurité des lieux. Depuis plusieurs années, la fontaine dont le réservoir, heureusement lavé et désinfecté périodiquement par des femmes habitant le quartier mitoyen, est demeuré sans entretien. Elle est devenue lugubre. De la boue provenant des marres d’eau qui se forment à l’extérieur tapissent le sol. On ne peut s’approvisionner en ce liquide si prisé qu’après y avoir trempé ses chaussures. Même les robinets mal installés et maintes fois vandalisés, ne permettent plus aux puiseurs d’avoir les pieds au sec.
A. O. T.