Plaidoirie pour un changement pacifique et consensuel

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Très attendu, le Conseil national du FFS, réuni en session ordinaire avant-hier, n’a, à se fier au communiqué rendu public à la fin des travaux, finalement pas eu à discuter des cas d’exclusion de Salima Ghezali et de suspension pour 6 mois de Chafaâ Bouaïche.

Faisant fi de ce brûlant dossier, la direction du FFS, tiraillée pour avoir enclenché une nouvelle phase de purge de ses cadres et militants, a opté pour «l’examen de la situation politique et organique du parti», sans pour autant s’attarder sur le second thème de ce CN. Dans un communiqué rendu public hier sur sa page Facebook, le Conseil national a surtout mis l’accent dans le compte-rendu de sa réunion sur «la nécessité de changer le système» politique du pays, «et non pas changement dans le système». Très acerbe dans sa conclusion envers le régime, le Conseil national du FFS estime que «pour les observateurs politiques nationaux et internationaux, il n’y a aucun doute que, sauf imprévu, la prochaine élection présidentielle ne fera que pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime». C’est pourquoi, «le FFS plaide, lui, pour un changement de système et non pour un changement dans le système», souligne le parti. Partant de la seule idée de vouloir changer le système, le FFS dit avoir mis cette option au cœur de son projet de reconstruction d’un consensus national : «En mettant l’accent sur le changement de système -qui est au cœur de notre projet de reconstruction d’un consensus national avec l’élection d’une Assemblée Constituante, visant à instaurer un nouveau système basé sur le droit et la démocratie- nous serons en phase avec les citoyens», plaide-t-il. Pour y parvenir, le Conseil national du plus vieux parti de l’opposition note que «changer le système parce qu’inadapté à son environnement». C’est pourquoi il préconise de «changer le système par une approche consensuelle car seule à même de le réaliser de façon pacifique.» Cela étant, note encore le FFS, «le changement est inévitable à court ou à moyen terme, et gagnerait à se faire de façon pacifique et consensuelle, dans le cadre d’un État de droit.» Néanmoins, souligne le parti, le changement du système lui parait insuffisant (sic), et réclame l’instauration de la deuxième république : «Le changement de système politique est une condition nécessaire mais insuffisante pour le développement du pays et la sauvegarde de son indépendance politique et économique. Le changement de système politique doit s’accompagner en même temps d’un changement de politique économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation. Ce sera la mission du futur gouvernement qui sera issue, avec l’avènement de la 2ème république, de la future Assemblée Nationale Constituante démocratiquement élue.» Le Conseil National, poursuit la déclaration, «considère que la priorité des priorités est la sensibilisation des citoyens et des forces vives de la nation sur l’urgente nécessité d’un changement démocratique du système pour préserver la stabilité, l’unité et la souveraineté nationale, comme le préconise notre projet de reconstruction d’un consensus national populaire.» le Conseil national a ainsi entériné deux grandes lignes d’action en vu d’arriver à changer le système politique en Algérie. Il s’agit de «l’élection d’une Assemblée Nationale Constituante visant à instaurer un Etat de droit démocratique et social» en ce qui concerne son plan politique, et «assurer un développement durable qui garantisse le progrès social et le bien être des citoyens», pour ce qui est de son action sur le plan économique, social, culturel et environnemental. Par ailleurs, le FFS n’a mentionné que «l’état d’avancement des opérations de renouvellement et d’élargissement des structures du parti au niveau des fédérations et des sections», lors du traitement du point relatif au plan organique.

M. A. T.

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