Les graves conséquences de la pollution exposées

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«Les décharges ont des conséquences néfastes sur la santé, dont l’augmentation du taux d’infertilité notamment chez la femme».

C’est ce qui a été révélé au grand public de Melbou, avant-hier lors d’une journée d’étude sur l’environnement. L’activité en question a été organisée par la mairie de la commune au lycée Abane Ramdane, Sous le thème : «L’impact de la Pollution des Rivières, sur la Santé, l’Environnement et l’Economie : Cas des Rivières de Boulezazene et d’Oued Aguerioune.» Elle est organisée avec le mouvement associatif local sous la direction de Belkacem Outemzabet, enseignant à l’université de Béjaïa. La première séance a été consacrée à l’impact de la pollution sur la santé, animée par les deux médecins généralistes, à savoir Docteur Boubkeur Farid et Docteur Belhareth Djamel ainsi que le pneumologue Docteur Mohoubi. Durant sa communication intitulée «Impact de l’incinération des décharges sur la santé», docteur Belhareth a expliqué à l’assistance les conséquences catastrophiques des fumées qui se dégagent de l’incinération des déchets sur la santé publique en citant les différentes maladies pouvant atteindre l’être humain. «Les décharges ont des conséquences néfastes sur la santé, dont l’augmentation du taux de la stérilité notamment chez la femme», informe-il- l’assistance. Et d’ajouter «le fœtus qui est très vulnérable peut aussi être touché facilement par les fumées des décharges, et peut avoir des malformations». Le Docteur Boubkeur Farid qui a donné une communication sur le «la pollution dans la prolifération des maladies dangereuses», a fait un constat amer s’agissant de la transmission et contamination des maladies à cause de la pollution. «Plusieurs personnes sont atteintes du goitre, le nombre des concernés par cette maladie ne cesse d’augmenter ces derniers temps», explique-t-il. La communication de Docteur Mohoubi, intitulée «Études de cas relatifs aux maladies pulmonaires», est focalisée sur les maladies respiratoires dont les décharges sauvages peuvent en être l’origine. La deuxième séance a été consacrée à la problématique de la gestion des décharges publiques. Cette séance a été animée par l’enseignante à l’université de Béjaïa Melle Amirouche Chahinez dont la communication est intitulée «Gestion des Déchets Ménagers : Nécessité d’un partenariat public-privé». Elle a déploré le fait de ne pas avoir le chiffre exact de la quantité des déchets collectés et jetés dans la décharge par les services de l’APC de Melbou. Elle a expliqué les différents types de coopérations entre le secteur privé et public et donné des propositions de gestion des déchets. Pour la conférencière, l’APC de Melbou peut régler l’épineux problème de la prolifération des décharges à travers le territoire de la commune et maitriser la gestion des déchets en suivant l’une des propositions suivantes : la première proposition est que la collecte soit assurée par la commune pour les déchets ménagers. La deuxième consiste à confier à des opérateurs la tâche de la collecte et du tri sélectif des déchets.

Le PPP pour une meilleure gestion des déchets

La troisième proposition est l’élaboration d’un partenariat public-privé (PPP), une coopération entre les deux secteurs : privé et autorité publique. M. Khaled Foudil, président de l’association Oxy-jeunes de Darguina, présenta une communication intitulée «Éducation environnementale et développement durable». Il y parlera du rôle joué par les associations pour la protection de l’environnement. Cette mission, selon lui, se fait en trois étapes essentielles : la formation et éducation, la sensibilisation et l’information. La communication de M. Aissa Merah, enseignant au département des sciences Humaines à l’université de Béjaïa absent, est donc présentée par M. Outemzabet, elle s’intitule «Communication et représentations sociales de l’environnement». La troisième et dernière séance fut consacrée à la pollution Hydrique, et a été animée par les docteurs Saou Hamid et Madani Khodir ainsi que M. Nouredine Saheb. La communication de Dr Hamid Saou, enseignant chercheur au niveau du département hydraulique de l’université de Béjaïa, s’intitule «Vulnérabilité des eaux de Oued Aguerioune à la pollution». Ce spécialiste en Hydraulique qui a fait des études approfondies sur l’Oued Aguerioune et l’Hydrogéochimie des eaux de la basse Soummam, a expliqué les différents facteurs de la dégradation d’Oued Aguerioune, entre autre les rejets des Huileries. «Les margines qui se dégagent des Huileries sont responsables de sérieux dégâts environnementaux, et ce, à cause de la toxicité de ce liquide qui se mélange avec les eaux de l’Oued et empêche l’oxygénation, c’est à dire la pénétration des sols par l’oxygène», informe-t-il l’assistance. En plus de ce facteur, le conférencier cite un autre problème généré par les lixiviat des décharges sauvages qui jonchent l’Oued Aguerioune. Selon lui, ces matières sont une source de contamination des eaux et surface ainsi que des eaux souterraines s’ils ne sont pas correctement traités. Il ajoute aussi un autre facteur de la pollution ; les eaux usées, tout en insistant sur la dangerosité des produits liquides par apport aux produits solides. Pour sa part, le professeur Madani Khoudir, dans sa communication intitulée «Les ressources en eaux entre évaluation et changement climatique», a parlé du réchauffement climatique et des conséquences de ce phénomène naturel sur l’élévation du niveau des eaux marines et l’évolution de la température des eaux des océans. M. Chebah, en sa qualité de représentant de la direction de l’environnement, a insisté sur la nécessité de mettre la main dans la main car la cause écologique est l’affaire de tout le monde. «La cause écologique est l’affaire de chacun de nous, que ce soit le citoyen, l’administration, l’association, le responsable, nous devons tous nous impliquer dans cette cause et œuvrer à la protection de notre environnement». La clôture des travaux de cette journée d’étude a été marquée par une remise d’attestations aux participants.

Aziz Khentous

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