Un bienfaiteur au secours de l’établissement

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L’école primaire des frères Salemkour de Tafoughalt- l’une des plus anciennes de la commune d’Ait Yahia Moussa, son inauguration remonte à 1969 après que les premières générations post-indépendantes avaient étudié, dès 1965, dans une salle attenante à la section administrative spéciale de l’armée française-se trouve dans un état de vétusté intolérable, jugez-en ! Certaines salles de cours manquent de tout, ainsi les toitures sont dans un tel état de délabrement qu’elles laissent infiltrer les eaux pluviales. Dernièrement, un citoyen du village résidant à Alger s’est porté volontaire en venant au secours de cet établissement.  » Il a repeint entièrement la cantine et aussi réglé le problème de toute la tuyauterie intérieure ainsi que celle du bloc sanitaire. Vraiment, tout le monde a salué cette action. Imaginez des sanitaires sans eau courante ! Aujourd’hui, les petits enfants ne les boudent plus, tellement ils sont propres », nous confiera un citoyen du village. En collaboration avec l’ex directeur, une classe désaffectée a été transformée en musé ;nous pouvons y voir exposées, déjà les photographies des martyrs du village ainsi que les portraits des grands chefs de la guerre de libération nationale. C’est un lieu de la mémoire collective où les élèves de l’école vont découvrir l’histoire de leur village en particulier et celle de l’Algérie en général. A souligner que ce village de plus de cinq mille habitants est un village martyr. En effet, pas moins de 156 de ses valeureux enfants sont tombés au champ d’honneur, sans compter bien sûr le grand nombre de Moudjahidine restés en vie après l’indépendance du pays. On dit que c’était aussi le berceau du mouvement national, où Krim Belkacem et Ali Mellah avaient de nombreux militants à l’image de Rabah Meddour, Lounès Djebara, Moh Oulhadj Belaouche, Djemaâ Salemkour, Djemaâ Boubeghla pour ne citer que ceux-là mais il y en a bien d’autres. De nombreux jeunes prirent part aux actions contre les intérêts du colonisateur dans la nuit du 31 octobre au premier novembre 1954 ; non seulement dans la région de Draâ El-Mizan mais aussi à Blida et ailleurs. L’école des frères Salemkour était le seul établissement où étudiaient durant des années pas seulement les élèves de tout le village mais aussi ceux d’El Hammam relevant aujourd’hui de la commune de M’Kira.  » L’effectif de cette école atteignait facilement les 300 élèves jusqu’au début des années 90. Puis, il y eut la construction d’une école à Ath Abdellah et encore quelques années après, en 2014, un autre établissement a été inauguré à Iâzavène », nous dira un enseignant en retraite ayant exercé durant des années dans cet établissement connu aussi pour ses bons résultats scolaires. Et de poursuivre:  » j’étais élève dans cette école, puis enseignant. En 1971, seuls deux élèves avaient passé l’examen de 6ème et 3 autres le CEP. L’année d’après, sur les 9 candidats présentés à l’examen de 6ème; le taux de réussite fut de 100% en dépit du peu de moyens dont disposaient ces élèves ». A signaler également que ce village est l’un des premiers où fut construit un collège d’enseignement moyen. Celui-ci a été mis en service durant l’année scolaire 1987/1988.

Amar Ouramdane

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