Les potentialités locales au service des investisseurs

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La subdivision agricole d'Azazga a organisé, mardi passé, sa première Foire agricole.

Cette manifestation qui s’est déroulée à l’annexe de la maison de la culture d’Azazga a permis à plus de quatre vingt intervenants dans le secteur agricole d’exposer leurs produits. Agriculteurs, éleveurs, fabricants d’outils et de machineries agricoles ou d’aliments de bétails et autres opérateurs économiques ont exposé les fruits de leurs labeurs et les dernières technologies utilisées dans ce domaine. Interrogé sur le but recherché par l’organisation de cet événement, le subdivisionnaire agricole de la daïra d’Azazga M. Mouaïci déclare : «Le but de cette foire, première en son genre à Azazga, est de faire connaître ce qui se fait dans notre daïra et les potentialités dont elle dispose. Il est aussi question de la vulgarisation des nouvelles techniques agricoles et la sensibilisation des différents acteurs du monde agricole pour qu’ils puissent s’organiser en coopératives ou associations. Car sans organisation, personne ne pourra atteindre les objectifs et relever les défis.» À la question des contraintes auxquelles font face les agriculteurs surtout l’accès aux terres agricoles et aux crédits, M. Mouaïci répond : «Notre vocation est d’organiser, d’orienter et d’accompagner les agriculteurs. Pour ce qui est des crédits, nous avons invité, dans ce sens, les organismes du crédit à l’instar des dispositifs ANGEM, ANSEJ et CNAC ainsi que la banque de l’agriculture et du développement local BADR ainsi que la caisse nationale des mutualités agricoles CRMA. Les porteurs de projets auront toutes les explications et les dispositifs d’accès aux crédits. Concernant l’accès aux assiettes agricoles, c’est vrai que nous recevons des demandes des agriculteurs et que notre wilaya enregistre un déficit dans ce domaine, mais si nous constatons qu’une parcelle n’est pas exploitée, l’exploitant est mis en demeure et le cas échéant on fait appel à manifestation.» Il est utile de rappeler que la subdivision agricole d’Azazga chapeaute les quatre communes de la daïra d’Azazga et la commune d’Akerrou qui dépend d’Azeffoun dont les trois-quarts sont des forêts et la surface cultivée est essentiellement de l’arboriculture et principalement l’oléiculture. Cependant, il existe aussi une intense activité d’élevage de tous types, et d’une agriculture de montagne. Le directeur des services agricoles (DSA) M. Makhlouf Laib, qui a sillonné en compagnie du chef de Daïra d’Azazga M. Djamel Menia les différents stands, n’a cessé d’encourager et de prodiguer des conseils aux nombreux exposants. Il a surtout mis l’accent sur la nécessité de se rapprocher des universités pour bénéficier des nombreuses recherches et thèses soutenues par les experts agronomes. Devant les producteurs des aliments de bétail, dont les matières premières constituées essentiellement de soja et de maïs, importées à 100%, laissant les fabricants et les éleveurs tributaires des fluctuations des cours des matières premières sur les marchés internationaux, M. Laib a suggéré d’introduire des produits locaux de substitution tel que la fèverole. Des recherches pertinentes dans ce domaine ont été menées au sein des universités et ont donné des résultats probants, d’où la nécessité de dresser des ponts entre les universités et les acteurs activant dans ce domaine. Avec force arguments, le DSA a expliqué que si on arrive à valoriser les produits locaux et les substituer, ne serait-ce qu’à 25%, on pourra réduire la facture d’importation des matières premières, économiser des sommes considérables de devises et stabiliser le marché, ce qui ne manquera de se répercuter positivement sur les prix de ces produits au bénéfice, à la fois du consommateur final que du fabriquant et de l’éleveur. Dans le même ordre d’idée, ce dernier a encouragé les fabricants et les assembleurs d’outils et de machineries agricoles à faire des efforts en vue d’atteindre une meilleure intégration et ne pas se contenter de la vente en l’état. Valorisation du produit local, faire appel à l’expertise des scientifiques des universités est le leitmotiv que le DSA n’a cessé de répéter. Cette première foire agricole qui a drainé un nombre important de personnes avides de connaître, de se renseigner et de montrer leurs produits, a été l’occasion de découvrir plusieurs entrepreneurs qui ont investi dans des créneaux novateurs et qui apportent une réelle valeur ajoutée. On peut citer une entreprise de la commune d’Ahnif, spécialisée dans l’installation et la vente des chambres hydroponiques. Les cultures hydroponiques, méconnues du grand public, est une technique hors-sol bien plus efficace que les cultures en terre. Elle permet le contrôle total des nutriments apportés à la plante, ce qui donne un rendement et des économies maximums. Le modèle exposé, de l’orge hydroponique, peut répondre à la demande des éleveurs. Autre exemple, la société SBM, implantée sur la RN 12, spécialisée dans les serres agricoles, les chapiteaux et les cabines sahariennes perfectionne des serres et apporte une gamme variée de serres qui répondent à plusieurs utilisations. L’investissement dans l’agriculture et les industries agro-alimentaires attire plusieurs jeunes. C’est le cas de M. Messaoudi qui a investi dans un abattoir moderne du poulet de chair et de la dinde. Réalisé grâce au dispositif ANSEJ et avec un apport personnel conséquent, ce jeune entrepreneur a investi ce créneau après avoir constaté que l’activité d’abattage se fait en grande partie dans les wilayas limitrophes, malgré la production abondante de cette viande dans la région. La junte féminine aussi s’intéresse de plus en plus aux travaux agricoles. Elles sont plusieurs à s’investir dans l’apiculture par exemple. Les stands de produits du terroir ont été l’attraction de cette foire. Exercé essentiellement par les femmes, les cultures maraîchères nous renouent avec nos racines et nos traditions culinaires. Les produits bios connaissent un grand engouement des consommateurs. Le défi majeur de cette culture vivrière est non seulement la qualité mais aussi la quantité et seuls des moyens modernes peuvent concilier ces exigences.

M.I.B

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