Dans cet entretien, Boualem M. Tamsedakt, maire de Timezrit, nous fait le point sur la situation de sa commune et nous parle des différentes contraintes auxquelles est confrontée sa localité, comme il nous expose les priorités et urgences.
La Dépêche de Kabylie : Vous êtes à la tête de l’APC de Timezrit depuis plus de dix mois, quel bilan peut-on faire ?
Boualem Tamsedakt: Depuis mon installation à la tête de l’APC, nous avons tracé un plan d’action avec la population et nous organisons des rencontres régulières avec les comités de villages pour trouver les solutions aux problèmes auxquels font face les habitants. A la tête des problèmes, le foncier qui se raréfie et bloque la réalisation des projets. A titre d’exemple, les deux aires de jeux que ne nous pouvons pas concrétiser en raison d’absence de terrain dans les villages. Ce problème de foncier a été compliqué davantage par l’opération de cadastre de 2016, une opération que nous qualifions de bâclée et de travail mal fait car toutes les assiettes de terrains visitées ont été classées propriétés de l’Etat causant ainsi des désagréments à la population locale. Du coup, le programme du Fonal est bloqué car les citoyens ne peuvent pas se faire délivrer les documents nécessaires, le cadastre avait inscrit près de 534 lots au nom de l’Etat. Ce n’est pas normal d’effectuer de telles opérations à l’aide de Google Earth. C’est une contradiction. D’une part, le cadastre fait état de 534 lots appartenant au domaine, d’autre part aucun projet n’a pu être réalisé. Nous avons demandé d’annuler l’opération de cadastre pour refaire une autre qui prendra en considération l’avis des citoyens et les véritables propriétaires. L’assemblée a axé son programme sur le développement en lançant les projets bloqués notamment l’eau et les routes. Le projet de gaz naturel a repris et nous avons instruit l’entreprise d’accélérer la cadence des travaux. Nous attendons la visite du wali qui va inaugurer l’alimentation en gaz naturel juste pour le chef-lieu dans l’attente d’achever les projets d’assainissement dans certaines parties, notamment au niveau du CW 107 à hauteur de Toursal. Nous avons pu ouvrir les cantines scolaires aux élèves et offrir des repas chauds en cette période hivernale. Nous travaillons pour la récupération des assiettes foncières se trouvant à l’intérieur du CEM où trois logements ont fait l’objet de démolition par le CTC pour réaliser des infrastructures publiques.
Qu’en est-il de la situation des établissements scolaires ?
Notre commune est dotée de 7 écoles primaires dont six avec cantines scolaires. A l’école primaire du village Toursal nous travaillons pour la réalisation d’une cantine scolaire. Nous sommes actuellement en phase de négociation avec un propriétaire terrien pour une parcelle de terrain. Nous avons encore deux collèges dont l’un n’est pas doté en cantine. Trois écoles sont raccordées au réseau de gaz naturel et le problème de chauffage ne se posera pas cette fois. Il s’agit des écoles Ait Chaouche du chef-lieu, Kebabi Mohamed de Toursal et Afiri Ali du village M’zguida. Les autres vont êtres approvisionnées en gasoil. Le parc automobile de la commune est constitué majoritairement de bus de transport scolaire. En tout, nous avons 16 bus dont 1 en panne, 3 pour le transport des écoliers à l’intérieur de la commune et 9 autres réservés pour les lycéens scolarisés au niveau des Issers. Deux autres bus sont garés et seront utilisés en cas de nécessité. Nous avons mis beaucoup d’espoir dans l’achèvement du lycée dont les travaux durent depuis plus de sept ans. Le projet a coûté près de 80 milliards dont 17 uniquement dans les terrassements. Les lycéens souffrent beaucoup en ralliant les lycées des Issers pour étudier.
Quelles sont vos priorités ?
Tout est prioritaire pour notre commune qui n’a pas de rentrées financières et qui continue de survivre grâce aux subventions PCD et PSD. Mais nous pensons que la priorité doit être donnée au développement des équipements publics et à la sécurité. Nous sommes parmi les communes de la wilaya qui n’ont toujours pas de structure de sécurité en dehors de l’armée. On entend parler d’un projet de brigade de gendarmerie ces derniers temps. On ne peut pas, par exemple, exécuter certaines mises en demeure à l’encontre des constructions illicites sans être accompagnés par les services de sécurité. On ne peut pas mettre fin à l’insécurité qui règne dans la région sans un corps de sécurité. Nos bus de transport scolaire ont souvent fait l’objet de casse par des gens saouls, mais on ne pouvait pas intervenir. Il faut tout aussi assurer l’eau potable à la population à longueur de l’année, et nous nous attelons à ce que ce problème ne se pose plus à la prochaine saison estivale. Nous payons plus de 1 milliard pour l’eau que nous ne consommons pas. Pis encore, notre APC paie l’eau pour les autres communes notamment Issers, Chabet El Ameur et Ait Yahia Moussa dans la wilaya de Tizi- Ouzou, car le compteur principal est installé sur notre territoire. Le contrôle financier a refusé de valider la vente en gros de cette ressource, ce qui a engendré des impayés de plus de 3 milliards ces trois dernières années.
Entretien réalisé par Youcef Z.

