Les intervenants à la 4e Rencontre annuelle du Réseau national des registres du cancer, qui a eu lieu hier à Alger, ont mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des programmes nationaux de dépistage des cancers du sein et du colo-rectum.
«Le ministère de la Santé a privilégié la concertation sur les modalités d’échange et de partage des données pour une consolidation fiable des données des registres du cancer à travers les 48 wilayas dans le cadre d’un réseau national des registres», a indiqué Mokhtar Hasbellaoui, à travers une déclaration lue en son nom par le chef de cabinet au sein dudit ministère à l’occasion de ladite rencontre. À retenir que cette 4e rencontre, organisée le 24 octobre de chaque année, se veut être «la journée nationale du réseau». L’objectif c’est de faire une évaluation quantitative et qualitative, partager des données des registres du cancer et évaluer le degré de mise en place de ces registres, selon le ministère. Dans ce sens, la Pr Hammouda, coordinatrice régionale des registres du cancer, a fait état de 41 948 cas de cancer enregistrés en 2016, précisant que les cancers du sein et du colo-rectum sont en tête. Sur les facteurs de risque à l’origine de la propagation de cette lourde pathologie, le Pr Zoubir Fouatih, coordinateur régional des registres du cancer, a pointé du doigt les changements alimentaires qui «ont entraîné un certain nombre de problèmes», ajoutant aussi les facteurs environnementaux et hormonaux. Il a tenu à souligner, cependant, que «d’autres facteurs restent toujours à déterminer», mettant l’accent sur la nécessité de faire impliquer tous les secteurs concernés pour faire freiner l’évolution de cette pathologie. Selon lui, les cancers du sein et du colo-rectum «doivent faire l’objet d’un programme national de dépistage». Des dires appuyés par la Pr Hammouda qui a mis en avant l’«engagement» des programmes nationaux de dépistage concernant ces deux types de cancer. Pour le Réseau national des registres du cancer, elle a fait savoir que son taux de couverture a été de 90,6% en 2016, précisant que «les estimations sont de plus en plus fiables car elles sont basées sur un grand nombre de cas de cancers enregistrés». Afin de maintenir le niveau de couverture, l’oratrice a relevé l’impératif «de consolider les réseaux par des mesures concrètes pour stabiliser et renforcer les personnels». Sur l’importance de ce réseau, le Pr Fouatih dira : «Les registres du cancer fournissent des informations qui doivent être utilisées par les décideurs non seulement pour prendre en charge les patients, mais également pour prioriser les actions».
Samira Saïdj

