«L’Algérie est ouverte à l’innovation mais…»

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«L’innovation ne signifie pas forcément progrès. C’est un mot trompeur désignant un traitement ne présentant, souvent, aucune garantie de valeur thérapeutique ajoutée, notamment celui servant de complément dans la thérapie du cancer», a indiqué le président de la Société algérienne de pharmacie, Dr Farid Benhamdine. C’est pourquoi il a insisté sur la prévention à travers le dépistage, mais également le traitement de cette maladie par la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le président du SAP estime qu’il est impératif de développer la prévention, qui est, selon lui, «le nœud du traitement de toute maladie, particulièrement celle du cancer». L’Algérie, affirme-t-il, ne fait pas assez de prévention, notamment des cancers héréditaires, lesquels, précise-t-il, représentent 10% de ce type de maladie. Les 90% restants, il les impute à «notre environnement, notamment à la pollution automobile, à l’usage inconsidéré de pesticides dans l’agriculture, à la consommation du tabac, à la malbouffe ainsi qu’aux effets insidieux des téléphones cellulaires». «(…) nous devons apprendre à en prévenir les incidences sur la santé des Algériens», insiste le Dr Benhamdine. Revenant, en outre, sur les produits innovants, M. Benhamdine dira : «l’Algérie est ouverte à l’innovation, mais nous contestons son prix qui est très cher». Plus loin, l’intervenant se demande s’il faut continuer d’année en année à acheter et à prescrire des médicaments «ne servant plus à rien». Il estime, dans le même cadre, que «les 90 unités locales de production de traitements pourraient, dans ce domaine, faire mieux en se regroupant et en développant des liens avec les multinationales». «Apprenons à fabriquer certaines médicament chez nous, à rationaliser leur usage et à travailler ensemble», a-t-il préconisé. Le Dr Benhamdine observe que des fabricants sont amenés à produire des médicaments «à petits prix» et aux qualités thérapeutiques contestables, en raison, explique-t-il, «des sommes minimales qui leur sont allouées pour payer les équipements et autres matières premières destinées à les produire».

L. O. CH

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