Les potagers en vogue

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Les ménages qui disposent de parcelles agricoles ne lésinent pas, pour la plupart, sur les moyens pour aménager des potagers, histoire de se permettre des légumes frais, irrigués à l’eau douce des puits ou des sources captées. Dans les localités de la plaine du Sahel comme Choukrane Toghza, Chorfa ou encore M’chedallah, ils sont nombreux les citoyens à aménager leurs propres potagers. En effet, avec la cherté des produits agricoles qui n’est apparemment pas prête de s’estomper, mettant à rude épreuve les bourses des ménages, des propriétaires terriens cultivent encore leurs glèbes pour diminuer un tant soit peu la facture alimentaire de plus en plus dispendieuse pour eux. Ces jardins ou potagers sont tenus beaucoup plus par des femmes au foyer ou des personnes du troisième âge; des retraités surtout, lesquelles allient passe-temps et utilité. Et comme nous sommes en pleine période où les pluies tombent abondamment, les petits paysans vivant de cultures vivrières lorgnent du côté du ciel comme pour lui signifier qu’ils attendent qu’il se décide enfin d’arroser leurs cultures maraîchères. Pour leur part, les semenciers (vendeurs de semences et de plants) qui pullulent surtout dans les marchés locaux de la région du Sahel savent pertinemment avec qui travailler pour engranger des profits durant cette période propice à l’aménagement des potagers. Et c’est ainsi que leur étals se trouvent pris d’assaut par ces petits paysans qui demandent des semences de toutes variétés de légumes qui poussent chez nous bien évidemment. Sur les étals une multitude de semences, de grains à faire pousser et de petits plants de maraîchages sont proposés à la vente. Néanmoins, ces semences enregistrent, d’année en année, une hausse palpable de leurs prix laissant à quia les paysans qui doivent mobiliser beaucoup d’argent pour avoir les grains désirés. Les semenciers proposent des grains à des prix assez rébarbatifs qui coûtent au minimum 100 DA la petite pochette. «Ce sont des semences d’importation, d’où leur prix chers», s’en défend l’un d’eux qui a pignon sur rue au marché hebdomadaire de M’chedallah. Toutefois, il a été constaté un engouement beaucoup plus important pour les grains de fèves qui sont, au demeurant, chers avec des tarifs oscillant entre 150 et 250 DA/kg. D’autres semences sont aussi très recherchées comme celles du persil, de la coriandre, des blettes, des épinards, du petit-pois, des haricots verts, etc. Les petits plants valent au minimum 100 DA la petite touffe comme celle du chou-fleur, de la laitue ou encore de l’ail pour ne citer que ceux-ci. «Pour ma part, je n’ai pas beaucoup le choix: je dois acheter les semences et les plants pour cultiver mon potager. Etant à la retraite, je consacre mon temps à travailler mon petit jardin sis à Chorfa. Cela me permet de réserver pour d’autres dépenses, qui ne manquent pas, ma maigre pension de retraite en m’épargnant d’acheter par exemple les fèves, le céleri, les choux-fleurs, la laitue et bien d’autres légumes que je cultive dans mon potager», affirme avec satisfaction et quelque fierté ce retraité.

Y. Samir

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