Une veillée a été organisée vendredi passé par le comité des citoyens qui avait procédé à la fermeture de la décharge sauvage implantée depuis le début des années 2000 entre Aokas et Souk El-Tenine.
Cette veillée fut l’occasion de fêter la fermeture officielle de cette décharge qui a été tout au long de plus d’une décennie l’un des sujets de discorde entre les citoyens et les pouvoirs publics. Rappelons que, le 6 octobre passé, des citoyens des villages de la commune d’Aokas, las de respirer des gaz provenant de l’incinération des déchets entreposés au niveau de cette décharge, avaient procédé à l’interdiction de tout dépôt de déchets au niveau de ce dépotoir sauvage improvisé par l’APC au niveau de la zone boisée jouxtant la plage. A cet effet, ils ont édifié des barrières et clôturé cet espace ; ils ont aussi constitué une permanence chargée, nuit et jour, d’empêcher tout nouveau déchargement d’ordures à cet endroit, que ce soit par les services de l’APC ou par des citoyens. «Vingt jours après, l’APC a cédé en signant un arrêté interdisant toute utilisation de cet espace comme dépotoir» nous ont raconté en jubilant des citoyens croisés pas loin de cette décharge. Une détonante victoire pour un mouvement citoyen qui avait opté pour une résistance pacifique. Au lieu de procéder à la fermeture de la route à la circulation et léser leurs concitoyens, un procédé à la mode en Kabylie ces dernières années. Les villageois d’Aokas ont entrepris de s’attaquer directement à la source du problème : ils ont campé sur place pendant vingt jours à faire les vigiles en cette décharge pour dissuader toute nouvelle tentative de dépôt de déchets en ce lieu. Durant ce laps de temps, plusieurs autres décharges ont fini par faire leur apparition et étouffer le chef-lieu d’Aokas puisque l’APC n’offrit une alternative. Durant cette veillée, il fut question de réfléchir à la meilleure façon d’aborder le traitement des déchets ménagers et industriels dans la région. Un volontariat a été décidé par les citoyens pour enterrer cette ex-décharge, une façon d’apporter leur aide à l’APC afin de permettre aux services de cette dernière de procéder au nettoyage, de tout le chef-lieu d’Aokas, de ces tonnes de déchets accumulées durant la fermeture de cette défunte décharge. Mais, la solution trouvée par les pouvoirs publics pour remplacer ce dépotoir n’est pas celle attendue aux yeux des observateurs et même des responsables. Selon eux, transporter chaque jour des tonnes de déchets jusqu’au CET d’Ain Roua dans la wilaya de Setif ne peut constituer une solution à long terme. Les difficultés liées à la logistique et au financement de ce projet feraient un jour ou l’autre leur apparition et ce sera le retour à la case de départ ! Le comité a tenu aussi à informer tous les citoyens que malgré la fin de la permanence établie durant ces derniers jours, un comité de vigilance sera mis sur pieds pour continuer la surveillance de jour comme de nuit de cet endroit et que toute tentative de dépôt de déchets sera signalée aux autorités compétentes.
Sami D.