Le week-end prochain, les villages s’animeront avec les volontariats, Timechret et autres rituels. C’est cette période appelée Iwejjiven qui est à l’honneur. Indiquant l’arrivée de la période des labours, cette période de l’année est sacrée dans la tradition locale et la culture Nord-africaine. Les rituels étaient exécutés depuis des siècles. La relation de l’Homme à la terre reste invariable. Aussi, malgré l’arrivée foudroyante des moyens modernes, la dégradation de l’activité agricole et le peu d’engouement des populations pour les célébrations traditionnelles, cependant les rituels restent immuables et résistent à tous les changements. Dans tous les villages, la période donne lieu à des cérémonials et rituels. Timechret, le partage de la viande d’animaux sacrifiés au village est une pratique qui reprend du souffle et occupe une place dans le présent des gens». La pérennité de ce rituel prouve par ailleurs la grande capacité des populations locales à s’adapter aux changements socioculturels. Dans les années soixante et soixante-dix, les villageois l’organisaient le week-end, mais après la libéralisation de l’économie nationale, le week-end n’étant plus ce qu’il était à cause des besoins nouveaux qui obligent les gens à trimer même les jours de repos hebdomadaire. Beaucoup de villageois aussi travaillant dans d’autres wilayas rendant leur présence au rituel impossible. En dépit de cette situation, Timechret continue de résister à la déculturation rampante. Ainsi, après des réunions dans les villages, une solution a fait consensus. Timechret ou le rituel Iwejjibene tombera désormais le 1er novembre de chaque année, journée fériée. C’est donc, un argument de taille pour que toute les populations adoptent cette date. Ces derniers jours, les villageois s’affairent donc à acheter les bœufs à sacrifier. Des petits comités naissent pour là où les comités de village n’existent pas. L’organisation dans les villages se fait très rapidement et beaucoup de localités sont déjà fin prêtes et attendent le jour « J ». Le rituel commence tôt dans la matinée pour se terminer aux environs de midi. Mais dans beaucoup de villages, la distribution des rations n’est pas la fin du rituel. Un autre commence quelques minutes plus tard. Après avoir pris la viande, les villageois reviennent tous à la place du village avec des plats de couscous. Le partage du repas renforce la fraternité entre les villageois, disent les vieux. Alors à jeudi prochain pour la fraternité et la communion.
Akli. N.
