Le président du Mouvement populaire algérien est revenu, depuis Aïn Defla où il a animé un meeting populaire, hier, sur sa dernière rencontre avec les trois autres partis de l’ «Alliance présidentielle», évoquant notamment les axes de la coopération entre les alliés.
A ce propos, le président du MPA a souligné que les quatre partis ont pris la décision «d’officialiser des rencontres périodiques et d’organiser un plan d’action commun». S’adressant à l’opposition, le premier responsable au MPA a fait part de «la mobilisation des partis de la Majorité présidentielle pour défendre le programme du Président Abdelaziz Bouteflika». Les termes de cette coopération à court terme consistent, notamment, d’après Amara Benyounes, à défendre la loi de finance. «L’alliance aura aussi à défendre le bilan du gouvernement et celui du Président. Et d’ici quelques semaines, quand le chef de gouvernement présentera le plan d’action pour l’évaluation du bilan des 20 ans du Président, les Algériens seront fiers des réalisations. L’Algérie de 2018 n’a rien à voir avec l’Algérie de 1999. Il y a eu de grandes réalisations et du développement», dira-t-il. La prochaine rencontre entre les partis de l’ «Alliance présidentielle» aura lieu le 18 novembre prochain, fera-t-il savoir, «pour tracer une feuille de route et un plan d’action pour les mois à venir». A propos de la présidentielle, le président du MPA a commenté la mouvance qu’a connue la scène nationale depuis une année, notamment «la création d’un front contre le 5e mandat». Pour le président du MPA, «être contre un 5e mandat est un droit pour l’opposition, mais celle-ci doit rester dans le cadre pacifique», estimant que «la rue entraîne le désastre». Benyounès demande à ces opposants d’«attendre déjà que le concerné se déclare». «Celui qui est contre un candidat n’a qu’à voter pour un autre candidat», ajoutera-t-il, rappelant que «depuis 1999, ces gens-là étaient déjà contre Bouteflika». «S’ils sont convaincus que son bilan est désastreux et que le peuple ne veut pas de lui, pourquoi ont-ils si peur de lui et du choix du peuple ?», s’est-il interrogé, qualifiant de «spéciale» la «relation qu’il y a entre le peuple et le Président Bouteflika». Sur les relations de sa formation politique avec les autres partis, Amara Benyounès expliquera : «Nous sommes un parti démocrate, nous avons des relations avec toutes les formations. On est différents, mais on est pour le dialogue avec toutes les formations». Quant à la relation entre son parti et le Président Bouteflika, Benyounès a réaffirmé que «le MPA a soutenu le Président depuis sa création, de l’intérieur et de l’extérieur du gouvernement».
«L’alliance aura d’abord à défendre la nouvelle loi de finance»
Ce soutien est «un soutien politique de conviction», a-t-il indiqué. Refusant la surenchère avec la question du soutien, Amara Benyounès précisera que «le Président sait sur qui compter». Sur un autre registre, le président du MPA a plaidé pour des réformes économiques urgentes pour sortir de l’économie rentière et de la dépendance au pétrole. Chose qui, selon lui, peut se faire juste en diversifiant l’économie et en promouvant la culture de l’effort. Dans ce sens, il a préconisé «une réflexion économique pour notamment régler le problème du chômage et créer des postes d’emplois. «Ce ne sera pas avec le socialisme, il n’y a pas de pays au monde où le socialisme a réussi (…) L’économie de marché est la solution», plaide-t-il, notant que «l’économie algérienne a besoin de liberté et non d’obstacles». Toujours dans le domaine économique, l’ex-ministre a évoqué la «problématique du foncier», soulignant qu’«il faut du courage politique pour régler ce problème». Le manque de main d’œuvre, dans l’agriculture notamment, a aussi été soulevé par Amara Benyounès : «Il y a un déficit de deux millions d’ouvriers, alors que le taux de chaumage est élevé», a-t-il déploré. «Les jeunes doivent aller vers ces secteurs», a-t-il insisté. A propos du commerce extérieur, il est revenu sur les mesures prises par le gouvernement, à savoir l’interdiction d’importer près de 900 produits. Pour lui, ces mesures ont eu comme conséquence «la hausse des prix», d’autant plus, estime-t-il, «que ces produits sont restés disponibles sur le marché par le biais de l’informel». Pour Benyounès, «il faut changer notre mentalité en matière de gestion économique». Concernant le secteur public, «ce qui a échoué dans les années 70 ne réussira jamais en 2018», dira-t-il, en invoquant le complexe d’El Hadjar auquel l’Etat injecte des sommes faramineuses pour le sauver de la faillite. Concernant le registre sécuritaire, M. benyounès a mis en exergue la situation sécuritaire intérieure et extérieure du pays : «L’Algérie est le seul pays au monde qui a vaincu militairement le terrorisme. On a combattu seuls (…) On était isolés et personne ne nous a aidés», rappelle-t-il. A l’échelle régionale, le président du MPA prône «la vigilance quant à la situation aux frontières avec la Tunisie et la Libye, et même la Syrie, vu que la situation sécuritaire de ces régions se répercutera forcément sur celle de l’Algérie», explique-t-il. «La seule immunité contre l’ingérence étrangère, c’est la démocratie», clamera-t-il.
Kamela Haddoum.