Les chantiers de logements à la traîne !

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Les souscripteurs aux différentes formules de logements dans la wilaya de Boumerdès devront encore prendre leur mal en patience.

Et pour cause, les programmes de construction de logements accusent un énorme retard, pendant que des milliers de demandes s’accumulent dans les tiroirs des services du logement. Pour reprendre les propos de certains demandeurs, il va falloir un plan Marshal spécifique au logement pour répondre aux besoins exprimés par la population locale. En 2014, l’ex-Premier ministre Sellal, lors de sa visite dans la région, a promis 12 000 logements pour Boumerdès «afin de panser, entre autres, les blessures du séisme de 2003». Quatre ans plus tard, seules 4 000 unités ont été réalisées. Le reste est soit gelé, soit bloqué. La quasi-totalité des projets accusent un retard dans le lancement des travaux de raccordement aux voiries et aux réseaux divers (VRD) ainsi que d’aménagement. Les logements ne sont toujours pas livrés et des milliers de familles continuent d’attendre depuis plusieurs années. Aux Sablières, le projet des 150 logements LSP n’a pas été lancé, alors que les souscripteurs ont déjà versé la première tranche au promoteur, Aglo Béton. L’autre projet des 150 logements LSP dont les travaux de réalisation sont confiés au promoteur El Miamari, accuse, aussi, un grand retard. Le promoteur estime qu’uniquement 50 logements seront réceptionnés en mars 2019, tandis que le reste du programme sera achevé au mois de juin de la même année. Le projet des 100 logements promotionnels aidés de Yesref avance, également, à pas de tortue en raison de difficultés d’accès au site. Un bidonville mitoyen entraverait l’accès à ce dernier. Au quartier Essahel, longeant la RN24, 380 logements du programme des 1100 LPL ne sont toujours pas achevés non plus. Le maître de l’ouvrage, l’OPGI, donne le mois de mars prochain comme date d’achèvement du projet. À Bordj Ménaïel, les souscripteurs du projet LSP/LPA 130/200 ne savent plus à quel saint se vouer, les travaux étant à l’arrêt depuis plusieurs mois. Le projet a été inscrit en 2014 alors que les travaux n’ont toujours pas atteint les 20%. Profitant de la visite du wali dans la région, une dizaine de souscripteurs ont crié au scandale et réclamé l’intervention de chef de l’exécutif. Le promoteur Aglo Béton a encaissé, selon eux, les 700 000 DA auprès des souscripteurs et les aides du CNL ainsi que du FNPOS. Ils comptent ester en justice le promoteur, qualifié de défaillant par le directeur du logement de la wilaya lors d’une réunion avec les élus des communes de la daïra de Bordj Ménaïel, en présence du wali. Dans la commune de Boudouaou, l’une des plus grandes agglomérations de la wilaya, la situation est similaire. Les travaux de raccordement aux voiries et aux réseaux divers (VRD) ne sont pas lancés au niveau du site des 2 200 logements publics locatifs. Pis encore, aucune infrastructure d’accompagnement n’est programmée dans cette nouvelle cité qui accueillera, dans un futur proche, quelque 2 000 familles. Lors de sa visite dans la région, le wali Mohamed Salmani a mis l’accent sur l’importance des infrastructures d’accompagnement, comme les écoles, une salle de soins, un stade et d’autres équipements de loisirs pour les nouvelles cités construites. Il a laissé entendre qu’il ne veut plus de cités-dortoirs. Aux Issers, une centaine d’autres logements, datant des années 90, ne sont toujours pas livrés. Le taux des travaux n’a pas atteint les 80 %, comme c’est le cas au niveau du site sis à proximité de la cité Chaâbani. Les souscripteurs aux 100 logements LSP de Chabet El-Ameur ne sont pas logés à meilleure enseigne. Le programme n’est toujours pas lancé depuis plus de cinq ans, alors qu’ils (souscripteurs) ont déjà versé 700 000 DA au promoteur en charge des travaux. A Zemmouri, près de 300 unités ne sont pas non plus lancées, sans oublier les cinquantaines FNPOS non livrés, faute de raccordement aux réseaux divers.

Y. Z.

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