L’exode massif des zones rurales continue

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Les habitants des villages reculés de la commune de Saharidj continuent de les déserter pour se rapprocher des centres urbains où ils trouvent tous les moyens leur manquant dans leurs villages. C’est le cas notamment du village Imesdhourar dans la commune de Saharidj où ne subsistent encore qu’une douzaine de familles d’éleveurs de bovins et ovins qui n’ont que cette richesse pour survivre. A notre arrivée sur les lieux mardi dernier, le village était tout ce qu’il y a de fantomatique, enveloppé dans un impressionnant silence. Deux anciens villageois venus à notre rencontre affirment qu’à peine une douzaine de famille s’accrochent encore à leur village, puisque les autres se sont installés sous des cieux plus cléments à travers la région de la daïra de M’chedallah. On nous apprend que toutes les infrastructures étatiques telles que l’école primaire, l’unité de soins et l’antenne administrative sont fermées depuis une année, ce qui achèvera de vider complètement ce village si rien n’est fait pour fixer ces populations qui se plaignent de plusieurs contraintes telles que le manque de transport pour les ouvriers et les écoliers, l’éloignement des établissements scolaires, et le chômage pour les dépourvus de moyens de se lancer dans l’élevage, unique richesse dans ces régions de haute montagne. Le village voisin Ath Illiten n’est pas épargné par ce départ massif des habitants. Plus de la moitié l’ont déserté pour rester groupés dans d’autres régions, formant des bourgades proches des grands centres urbains tel que Hagui, Azaknoun et M’laoua dans la commune d’El Adjiba pour bénéficier de commodités et de moyens de développement. La même désertion des villages de montagne est aussi constatée au niveau des villages Ivelvaren, Ath Ali Outemim, et les deux villages Ighzer et Tadert Ledjdid dans la même commune de Saharidj, et à un degré moindre, au village Ath Oualvane. Dans cette commune d’El Adjiba relevant administrativement de la daïra de Bechloul, et pour les mêmes raisons, le village Islane est complètement déserté, Agouilal et Timesguida sont à 80 % vidés. Dans la commune de Bechloul, C’est la région Tizoughar les quatre importantes agglomérations sont désertées par leurs habitants à cause de ce manque criard de moyens de développement les plus élémentaires. Notons enfin que cet exode rural a commencé au début des années 1990 avec le terrorisme et l’insécurité, et il ne s’est plus arrêté depuis. Le programme de réinsertion annoncé en grandes pompes à travers les gros médias n’a jamais été concrétisé sur le terrain.

Oulaid Soualah

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