Début du ramassage d'olives

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Devant la maladie ravageuse de la mouche de l'olive qui a déjà détruit une bonne partie de la récolte dans la région du Sahel, la plupart des paysans ont avancé de plusieurs semaines l'opération de ramassage d'olives.

Le but est de sauver ce qui pourrait l’être de la récolte. Le coup d’envoi, cette année, a été donné a partir d’Ath Mansour, notamment du coté d’Ath Vouali et ce, du fait que le processus de maturité de la récolte dans cette région devance les autres régions. A Ath Vouali, le climat est différent des autres localités de M’chedallah, il est plus chaud. Plusieurs propriétaires d’oliveraies d’Avaali entre Chorfa et M’chedallah se sont aussi presque en même temps lancés dans cette campagne au même titre que ceux d’Ighil Hamad dans la commune de Saharidj. Iwakuren leur ont emboîté le pas comme en témoignent les multiples colonnes de fumée qui montent des oliveraies qui ressemblent de loin à d’authentiques villages indiens. Dans ces régions de haute montagne les paysans qui arrivent tôt le matin, soit à la levée du jour, commencent par allumer un feu à cause du froid mordant même si le gèle et le verglas n’ont pas encore commencé. Les paysans s’attaquent en premier lieu aux grains tombés par terre en bonnes quantités pour devancer le dessèchement et la déshydratation des grains mais aussi pour les extraire à la voracité des sangliers, des rats des champs et plusieurs espèces d’oiseaux qui en raffolent. Bien entendu ce début de campagne est accompagné par l’entrée en scène des intermédiaires qui ouvrent cette année à 40 DA le kg suscitant ainsi l’affluence des éternels chapardeurs et voleurs d’olives qui donnent des cauchemars aux propriétaires d’oliveraies sachant que ces voleurs usent d’un procédé des plus destructeurs. Ils utilisent des scies à main pour couper les branches chargées d’olives et aller cueillir les grains dans des ravins et des lieux discrets loin des regards. Non seulement ils s’emparent de la récolte mais ils détruisent en même temps l’arbre. Ces voleurs sont un nouveau fléau qui s’est installé depuis ces dix dernières années et dénoncé systématiquement à chaque nouvelle saison par les propriétaires d’oliveraies sans que rien ne soit entrepris par l’Etat pour protéger les récoltes qui finissent en partie dans la poche de ces délinquants.

Les spécialistes tablent sur un rendement meilleur cette année

Toujours est-il que les spécialistes de cette filière tablent sur un rendement supérieur à la moyenne cette année, malgré tous ces facteurs négatifs. Notons enfin que cette opération pénible de ramassage d’olives n’a connue aucun progrès ni modification. Elle se pratique de la même manière depuis la nuit des temps avec l’introduction de quelques matériaux tels que des échelles en tubes plus légères et plus résistantes et des filets à récoltes en matière plastique plus commodes et rien de plus. La technique reste la même. Le changement cependant est intervenu du coté de la trituration et de la transformation avec des huileries modernes qui améliorent et le rendement et la qualité de l’huile. Une huile qui arrive plus saine et plus propre au consommateur grâce à un système de pressage et filtrage sophistiqué. Soulignons pour conclure que cette campagne de ramassage d’olives est accompagnée de son lot d’accidents notamment des chutes du haut des arbres où il est enregistré, chaque année, des cas mortels ou d’infirmité à vie. Espérons que les services de la santé publique notamment le pavillon des urgences se prépareront comme chaque année à y faire face en mobilisant les moyens humains et matériels nécessaires au même titre que la protection civile.

Oulaid Soualah.

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