La France veut attirer plus d'étudiants étrangers

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La France veut attirer plus d’étudiants étrangers, non européens, en réformant les droits d’inscription, simplifiant les visas et multipliant des formations en langue anglaise. Face à la concurrence internationale, la France, qui a perdu sa troisième place mondiale au profit de l’Australie en matière d’attractivité, va augmenter les frais de scolarité des étudiants étrangers non européens dans le but de financer davantage de bourses et améliorer les conditions d’accueil, a indiqué lundi le Premier ministre Edouard Philippe lors de la présentation la stratégie d’attractivité « Bienvenue en France ». La France, qui a perdu, de 2010 à 2015, 8 % des étudiants étrangers, occupe le quatrième rang mondial, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. « Pour gagner en attractivité, il faut s’attaquer à tous les sujets, à tous les détails du quotidien qui compliquent la vie des étudiants étrangers », a souligné le Premier ministre français, dévoilant l’objectif de 500.000 étudiants étrangers en 2027, contre 320.000 actuels. A cet effet, la politique des visas va être « améliorée », dans le sens où les dossiers des étudiants seront prioritaires et les formalités simplifiées et accessibles en ligne. Selon le nouveau plan de bataille en matière d’attractivité, le nombre d’étudiants ayant accès à des cours en anglais, ainsi qu’aux cours de français langue étrangère (FLE), sera doublé. Par ailleurs, les étudiants titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur français, équivalent au master et qui sont retournés dans leur pays d’origine, pourront bénéficier d’un titre de séjour pour revenir en France, créer une entreprise ou chercher du travail. Mais la mesure qui risque de provoquer un décrochage est celle de l’augmentation des frais de scolarité des étudiants, ne résidant pas dans l’espace économique européen (EEE), qui va passer dès la rentrée 2019 de 170 euros pour la licence et 243 euros pour le master à respectivement 2.770 euro et 3.770 euros. « Un étudiant étranger très fortuné qui vient en France paye le même montant qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et payent des impôts en France depuis des années, c’est absurde et injuste », a expliqué Edouard Philippe, soutenant que ce coût reste « très en dessous des 8.000 à 13.000 euros de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne ». Les étudiants de l’EEE continueront eux à payer les mêmes frais qu’un étudiant français, a-t-il ajouté. Selon les données du gouvernement, l’État prend à sa charge la quasi-totalité du coût réel de la formation, estimé à 9.660 euros par an en moyenne. Il faudra ajouter, selon le gouvernement qu’un étudiant étranger sur quatre pourra bénéficier d’une exonération ou d’une bourse. Dans ce cadre, le nombre de bourses offertes aux étudiants étrangers va tripler. Environ 15.000 bourses d’étude seront attribuées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, contre 7 000 actuellement, et 6 000 bourses d’universités et d’écoles par les établissements. Ces bourses seront destinées principalement aux étudiants venant des pays en développement. C’est une enveloppe de 10 millions d’euros qui est prévue pour 2019, indique-t-on encore.

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