Bou Ighzer et Ath Sidi Maâmar en fête

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A l’instar de tous les villages de Kabylie, Bou Ighzer et Ath Sidi Maâmar ont été au rendez-vous. En effet, dès les premières heures de la matinée, de nombreux véhicules immatriculés à Alger, à Bouira et à Blida pour ne citer que ces wilayas ont emprunté le CW4 qui mène vers Frikat. Arrivés au chef-lieu, certains ont pris la direction de Bou Ighzer, à un kilomètre à la périphérie du chef-lieu communal alors que d’autres se sont dirigés à Ath Sidi Maâmar non loin du chef-lieu également. A notre arrivée à Bou Ighzer, nous avons découvert le décor déjà planté dans ce village qui a récemment décroché la huitième place au concours Rabah Aissat du village le plus propre de la wilaya. Djamaâ Kalaâ est le mausolée où se tient chaque année ce rituel depuis très longtemps. Les membres du comité de village chargés de l’organisation n’ont rien laissé au hasard. Ils guidaient les visiteurs venus par milliers pour célébrer la fête de la naissance du prophète Mohamed QSSSL, pendant que d’autres servaient à manger un couscous garni de viande et de légumes à toutes les personnes présentes, notamment les hommes et les enfants. Au passage des jeunes filles bien parées pour cette fête, de petits enfants pour s’amuser ont jeté des pétards qui les ont effrayées et des rires éclatèrent de tous côtés. Devant le mausolée, les sages du village à leur tête l’imam recevaient les offrandes des visiteurs. Deux endroits distincts ont été improvisés: l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes. Ce fut une occasion pour le comité de village qui a tant dépensé pour sa participation au concours du village le plus propre, de renflouer un tant soit peu sa caisse. Le village était si animé que les embrassades ne se sont pas arrêtées entre les habitants fixés au village et ceux du village résidants ailleurs. Certains avoueront que c’est l’occasion de se rencontrer après des années. « Vous savez, je n’ai pas eu la visite de mes cousins établis à Blida depuis plus d’une année. Aujourd’hui nous sommes là à donner de nos nouvelles et à nous enquérir les uns sur les autres, chapeau bas aux membres du comité qui maintiennent chaque année cette célébration», nous dira un habitant du village. Comme lui, ils étaient nombreux à nous dire la même chose. Ce fut aussi l’occasion aux femmes, notamment, de se recueillir sur leurs morts, car le mausolée se trouve à proximité du cimetière. « Ce n’est pas le couscous qui compte beaucoup dans de pareilles occasions, c’est plutôt la convivialité, les rencontres, la solidarité entre nous. Ce sont des moments qu’il faudra toujours perpétuer parce qu’ils permettent de raffermir l’amitié», constatera de son côté un autre intervenant. Ce fut aussi une occasion pour les autres habitants des villages environnants de découvrir tout ce qui a été fait par le comité pour obtenir une telle place au concours Rabah Aissat auquel ont pris part 101 villages. « Nous devrions prendre exemple sur Bou Ighzer, vraiment, cela nous motive pour participer au concours », nous confiera un membre d’un comité de village qui ne voulut pas dévoiler le nom du sien. »Nous avons préparé 3000 repas, nous avons tous les moyens nécessaires pour préparer tout sur place, d’autant plus que notre comité a l’habitude d’organiser de tels événements. Nous remercions tous les villageois qui ont contribué à la réussite de cet événement ainsi que tous les donateurs. En tout cas, c’est de bonne augure pour notre village, une huitième place au concours Rabah Aissat», nous déclarera M. Kamel Zemmouche, président du comité de village qui veillait sur tout pour que la fête soit une réussite sur tous les plans. Juste à côté, des dizaines de familles (hommes, femmes, enfants) descendaient vers le mausolée Sbargoud d’Ath Sidi Maâmar. Là aussi, c’est exactement la même chose qu’à Bou Ighzer. En plus du repas servi à plus de mille personnes venues du village et des villages environnants mais aussi d’ailleurs, il y a eu comme à l’accoutumée des offrandes. « Nous célébrons chaque année de la même manière la fête de la naissance de notre prophète Mohamed QSSSL. A noter que ce rite a été suspendu durant la guerre de libération nationale, mais il a été vite récupéré à l’indépendance du pays », nous répondra un membre du comité. En tout cas, en dépit des désidératas des uns et des autres et du haram décrété par les salafistes, cet évènement constitue un moment de communion pour les familles parce qu’avec l’organisation de ce rite, les comités de villages démontrent bel et bien que l’Islam de nos aïeux rassemble.

A. O.

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