Des citoyens de la commune d’Aït Aïssa Mimoun, située à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont procédé, avant-hier, à la fermeture de la mairie, pour contester une liste de logements sociaux jugée «injustement confectionnée». Tôt dans la matinée, donc, les protestataires se sont présentés devant le siège de l’APC située à Lavdhahi et ont barricadé l’entrée de l’infrastructure par des troncs d’arbres, de pneus et autres objets, ce qui a provoqué un embouteillage énorme, engendrant ainsi un ralentissement de la circulation automobile sur la route reliant la daïra d’Ouaguenoun au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Selon des protestataires, «la confection de la liste des bénéficiaires de logements sociaux n’a pas obéi à des critères objectifs». De nombreuses familles, dans un besoin pressant, n’ont pas vu leurs noms portés sur la liste. En effet, beaucoup estiment impossible d’établir une quelconque liste juste dans le cas de la commune d’Aït Aïssa Mimoun où la demande dépasse de loin l’offre. Selon des responsables locaux qui détenaient la liste, les logements distribués sont au nombre de soixante, alors que les demandeurs se comptent en plusieurs centaines. Il est, de leur avis, quasiment impossible de satisfaire les besoins les plus urgents de la commune. Aussi, les contestataires demandent aux autorités concernées de revoir les modalités d’attribution. Sur le lieu de la contestation, les avis étaient partagés. Une partie estime qu’il faut faire bénéficier les soixante familles en attendant de nouveaux quotas et qu’il ne sert à rien de sanctionner ces derniers en les privant d’abri jusqu’à ce que tout le monde soient bénéficiaires, ce qui va certainement prendre du temps. Par contre, une partie non négligeable de la population considère inutile la construction de logements sociaux dans des communes rurales comme Aït Aïssa Mimoun. Les populations locales possèdent presque toutes des parcelles de terres à usage de construction. La politique du logement peut se baser, dans ce genre de communes, sur les aides à la construction de logements ruraux. «C’est la formule la plus adaptée à la population locale», précisent-ils. Enfin, notons que l’action s’est poursuivie durant toute la journée de jeudi.
Akli N.
