La mairie en dégradation

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L'actuel siège de l'APC d'Ahnif affiche de multiples dégradations. Le décor qui s’offre à la vue des visiteurs est peu honorable pour une institution d'une telle envergure.

Il s’agit en fait d’une ancienne maison de jeunes réalisée au début des années 1990 qui a été transformée en siège de mairie depuis sa création durant le dernier découpage administratif de 1985. Non seulement les jeunes de cette commune ont été privés de cet unique lieu de loisir depuis cette période, mais cette infrastructure ne répond pas aux normes d’une administration en contact direct avec la population. Apres son réaménagement, le plus large des bureaux mesure à peine 3×3 m et ressemblent plutôt à des cellules. A cela s’ajoute l’exiguïté qui a obligé les responsables à transférer plusieurs services à la bibliothèque communale tels que le service de l’urbanisme, celui de l’hygiène (BHC) et enfin un bureau où sont recasées les archives. Les jeunes de la localité sont privés d’un autre lieu qui leur revient de droit pour se retrouver livrés aux vicissitudes de la rue, de par, entre autres, le détournement de cette structures de ses activités initiales. Avant qu’elle ne soit amputée d’une bonne partie, cette bibliothèque comptait quelque 600 adhérents permanents, tous âges confondus. Nous apprenons que plusieurs demandes pour la réalisation d’un nouveau siège de l’APC ont été adressées aux hautes autorités, mais sont restées lettre morte. L’actuelle assemblée communale a relancé ce projet en confectionnant un dossier complet allant même jusqu’à proposer de récupérer une partie du terrain jugée suffisante de l’excédant sur l’assiette sur laquelle a été réalisée l’unité de la protection civile. Ce choix est adéquat, et ce, du fait que la surface en question est entourée de terrains relevant du domaine communal avec possibilité d’extension à chaque fois que cela s’avèrerait nécessaire. Le maire de cette municipalité qui nous a reçu jeudi dernier, dira qu’en ces lieux ont été réalisés un lycée, 160 logements sociaux, une future brigade de gendarmerie dont les travaux de réalisation ont été confiés à une entreprise, un groupe scolaire inscrit et retenu. Ceci en plus de l’existence de toutes les conditions et commodités. Rappelons que la commune d’Ahnif, l’une des plus démunie de la wilaya de Bouira, abrite à l’heure actuelle pas moins de 12 000 âmes. Son chef-lieu de commune était un ancien camp de concentration aménagé par l’administration coloniale, un ghetto où ont été parqués les populations des zones rurales dont les villages au nombre de sept ont été rasés durant l’opération du sinistre Bigeard en 1957.

Oulaid Soualah.

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