La dépression à mi-chemin du suicide

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Au sommaire d’une journée thématique organisée, par l’association des généralistes libéraux de la wilaya de Bejaia, vendredi dernier dans un établissement hotelier de la ville, la dépression et son traitement par une certaine catégorie de médicaments de dernière génération. « Il s’agit d’un problème de santé publique faisant partie des risques psycho-sociaux et qui touche environ une personne sur 5 dans notre société » dira le professeur Adja, psychiatre et chef de service psychiatrie du CHU de Bejaia définissant ainsi la dépression comme un trouble d’humeur et une tristesse pathologique. «Cela n’a rien à voir avec les tristesses naturelles ou réactionnelles que nous vivons au quotidien suite à un événement malheureux qui ne nécessite pas de traitement médical», par contre une dépression est une maladie qui exige une réelle prise en charge médicale, mais loin de tout amalgame, l’état dépressif ne regroupe guère tous les états psychopathiques. A cet effet l’orateur est revenu à la classification de la dépression dans l’ancienne appellation de névrose ou le malade n’a pas perdu la raison mais manifeste juste des troubles d’humeurs et des difficultés dans son quotidien. La dépression aujourd’hui est très fréquente dans toutes les sociétés de par la fréquence des facteurs de risques, explique le psychiatre qui trouve que le stress, le surmenage et les harcèlements au travail, les difficultés sociales font partie de ces facteurs favorisants. Autrement dit, des maladies, tels que certains cancers, des médicaments comme les corticoïdes et les antituberculeux font partie des facteurs iatrogéniques pouvant déclencher une dépression qui nécessitera bien sur une prise en charge médicale immédiate par la recherche de ses motifs qui aideront dans le diagnostic de ce mal. L’expert en la matière n’a pas écarté bien sur d’incriminer les stupéfiants et toute sorte de drogues qui pourraient amener, à l’état dépressif, leurs consommateurs. Le professeur alerte que le risque majeur de la dépression est le suicide ou 50% des cas d’autolyse ont comme cause préalable l’état dépressif. A cet effet, l’intervenant juge nécessaire le rôle du praticien généraliste pour une rapide prise en charge de ces cas de malades, tout en mettant en exergue la formule des 9 signes cliniques à rechercher pour aboutir à la confirmation d’une dépression. Entre autres la tristesse et l’apathie; il faut rechercher aussi les troubles du sommeil, de l’appétit, du poids, l’agitation et l’anxiété, qui font parties de ces symptômes sur quoi le généraliste s’appuiera à la recherche de ce mal. Quant au traitement de ces troubles d’humeurs pathologiques, le psychiatre de Béjaia préconisera le recours aux ISRS ou Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, une nouvelle gamme d’antidépresseurs très utilisée dans plusieurs pays tels que les USA. Ce sont des molécules qui agissent par augmenter l’action de la sérotonine, une hormone du système nerveux qui agit sur l’humeur et appelée, pour la circonstance, l’hormone du bonheur. Il a été aussi question d’expliquer quelques effets indésirables de ces médicaments et plaider pour un respect des règles d’hygiène de vie pour éviter toute vulnérabilité qui mènerait vers la survenue de la dépression. L’explosion de colère, l’abus d’excitants et autres types de facteurs sont à éviter. Outre ce problème qui fait des ravages dans notre société, il a été traité aussi des cas de pneumologie, à savoir la Rhinite allergique qui s’avère une maladie banale mais qui pourrait muer en asthme dans 40% des cas, estime le professeur Malek chef de service pneumologie du CHU de Bejaia. Il y a aussi la nécessité de recourir aux nouveaux médicaments connus du nom d’antihistaminiques pour alléger l’apparition d’effets secondaires, tout en expliquant l’impact économique de cette pathologie. Les médicaments utilisés contre l’hypertension et leur impact sur le rein est un autre thème développé par le professeur Hadoum, chef de service Néphrologie de l’hôpital Mustapha Bacha, où il a prôné la bonne conduite thérapeutique pour éviter tout état de néphrotoxicité, pouvant mener à des insuffisances rénales.

Nadir Touati.

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