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Plaidoyer pour un Prix littéraire Rachid Mimouni

à l’ouverture, hier, du colloque international sur Rachid Mimouni, à Boumerdès, le professeur Abdelhamid Bourayou a plaidé pour la traduction de l’œuvre de l’auteur de «L’honneur de la tribu» en langue arabe, afin de l’introduire dans le programme scolaire. Dans une salle pleine comme l’œuf de la Maison de la culture qui porte le nom du défunt écrivain, le Pr Bourayou, qui pour rappel a traduit «Le fleuve détourné» en arabe, a insisté sur l’importance de l’introduction du l’œuvre de Rachid Mimouni dans les manuels scolaires et de sa vulgarisation. «J’ai appelé à l’instauration d’un Prix littéraire du nom de Rachid Mimouni qui va cibler les jeunes générations qui connaissent pas ou mal la littérature et les écrivains de notre pays. En outre, il faut faciliter l’accès à l’œuvre de cet écrivain par la vulgarisation de ses écrits parmi les jeunes», a-t-il déclaré, avant d’enchaîner : «Il faut également mobiliser des spécialistes et experts en littérature pour avancer dans les travaux de traduction de l’œuvre de Mimouni qui est une richesse pour notre patrimoine culturel et une référence. Dans son roman «Le fleuve détourné», par exemple, Mimouni retrace les différentes périodes de la société algérienne durant la guerre de libération nationale et après l’indépendance». L’écrivain Hamid Ibri a, quant à lui, estimé que la traduction des œuvres de Rachid Mimouni doit prendre en considération non seulement le texte mais aussi son effet, «il faut être fidèle à l’original», a-t-il insisté. L’intervenant, qui a traduit le roman «Tombéza» en Tamazight, dira n’avoir rencontré aucune difficulté dans sa traduction : «La traduction est l’élaboration de passerelles entre deux langues. Mon travail ne fut en aucun cas difficile, peut-être parce que nous partageons les mêmes traditions et la même culture. Dans les écrits de Rachid Mimouni, il y a en effet une spécificité algérienne», a-t-il expliqué. Prenant la parole à son tour, l’écrivain Hamid Tengour dira que Rachid Mimouni appartient à la troisième génération d’écrivains éminents qui ont marqué l’histoire littéraire de l’Algérie. «Ce n’est qu’après la deuxième guerre mondiale que la littérature algérienne a commencé à se faire un nom, grâce à des écrivains aussi engagés que Mohamed Dib. C’est à ce moment-là que la littérature algérienne a commencé à tenir tête à celle de l’Occident. C’était-là la première génération», a-t-il estimé. «Puis arrive la deuxième génération avec l’indépendance du pays, ensuite la troisième à partir des années 80», dira-t-il. Le communiquant insistera sur l’absence d’un champ littéraire, soulignant «l’individualité littéraire des écrivains de l’époque». Car, dira-t-il, «pour se faire connaitre, un homme de littérature devait passer impérativement par l’Occident. Durant les années 70, à l’époque de la pensée unique, le champ littéraire était verrouillé, mais rien n’a empêché l’émergence d’une élite littéraire et la production d’événements culturels et artistiques», a-t-il appuyé. «Le champ littéraire a besoin de liberté pour se forger», a-t-il conclu.

Y. Z.

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