Une journée de sensibilisation sous le thème «La violence à l’égard de la femme : réalité et perspectives» a été organisée, dimanche dernier, à la bibliothèque municipale de Chemini, au profit de la population rurale. Ainsi et dans le but de sensibiliser sur le phénomène et ses dangers sur la cohésion familiale et sociale, une conférence a été animée par des psychologues et sociologues des deux cellules de proximité de Chemini et de Béni Maouche, un représentant de la sureté de daïra, un représentant de la Protection civile, un psychologue et coach en développement personnel, un membre de l’association des handicapés de Chemini (Tudert d Ussirem Umadar) ainsi que le premier magistrat de la commune. Devant une salle à moitié pleine, les conférenciers ont abordé le sujet afférent à la violence contre les femmes sous différents angles, chacun dans sa spécialité. Les conférenciers ont évoqué le rôle de l’éducation nationale dans la sensibilisation à la gravité de ce phénomène. «Cette sensibilisation devra être intégrée dans des cours sur la violence à l’égard des femmes et l’incitation à la protection de la stabilité psychologique et morale de toute personne», évoquent-ils. En effet, ce phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes où chaque jour, des femmes sans défense sont violentées, voire tuées. «Les chiffres avancés par les différents services concernant les violences faites aux femmes ne reflètent pas la réalité, car de nombreuses femmes victimes de violences ne déposent pas plainte et ne recourent pas à la justice en raison de facteurs socioculturels. Dans la plupart des cas, les agresseurs sont des membres de la famille et des proches», rappelle un sociologue ayant pris part à cette conférence. Cependant, cette journée de sensibilisation qui devait intéresser plus de monde est passée inaperçue, car seule une trentaine de personnes ont pris part à cette rencontre, dont une poignée de femmes. C’est dire le désintéressement, voire l’indifférence de la population locale à ce phénomène. Bien que l’Algérie ait introduit depuis 2015 des dispositions coercitives dans le code pénal et ratifié le protocole de Maputo en septembre 2016, cela n’a pas dissuadé les agresseurs qui persistent dans l’agressivité et la maltraitance. Dans le même sillage, un des conférenciers a expliqué que la lutte contre le phénomène de la violence est confrontée à la non-application de certains textes du fait de l’héritage social, à savoir, les traditions, les mentalités et les obstacles d’ordre psycho-social. Le phénomène touche toutes les classes sociales et l’une des conséquences reste le divorce qui monte crescendo. Aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Elle demeure également l’une des moins signalées donc des moins punies en raison du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent.
Bachir Djaider.