L’odeur caractéristique de l’huile, émanant des huileries, envahit la vallée. Au niveau des pressoirs, on se prépare à faire face à l’arrivée des sacs d’olives qui seront entassés dans la cour, en attendant la phase de trituration.
«Pour le moment, on se contente de presser les premières olives, généralement celles ramassées du sol» nous dit Achour, le gérant d’une huilerie moderne située en bas de la vallée, au niveau d’un carrefour menant à Michelet, Yataffen et Akbil. Point d’activité pour le moment, les machines sont silencieuses, attendant qu’un client vienne presser sa première récolte. «Contrairement aux deux précédentes, cette année les oliveraies ne sont pas généreuses», ajoute notre interlocuteur. En effet, sur les arbres, les fruits sont clairsemés. Rares sont les oliviers qui présentent des branches chargées. Cependant, les oléiculteurs n’abandonnent pas pour autant leur bien, «même si on doit seulement nettoyer les champs» nous dira l’un d’eux. Ceux qui possèdent des oliveraies importantes récolteront certainement suffisamment d’huile pour leur consommation et pourront même en vendre une partie. Ce qui est suffisant à leur joie, eux qui ne ratent pas une seule journée de beau temps pour se rendre dans leurs propriétés. En dehors du weekend où on les voit sortir en nombre, en cours de semaine les hommes travaillant les champs sont plutôt rares. Ce sont surtout les femmes au foyer qui abandonnent temporairement leurs fourneaux pour se consacrer au ramassage des olives. Reconnaissables à leur accoutrement bizarre, elles se déplacent par groupe en direction de la vallée d’où elles ne reviendront qu’au coucher du soleil. Certaines possèdent des oliveraies familiales alors que d’autres ne garderont que la moitié, parfois un tiers seulement de la récolte, le reste reviendra au propriétaire qui a mis le champ à leur disposition, une sorte de sous-traitance qui se pratique beaucoup pour la récolte des olives. Quant au prix du litre d’huile le gérant du pressoir nous indique qu’il est trop tôt pour en parler. «Il demeure, pour l’instant, celui de l’an dernier, c’est-à-dire, entre 600 et 700 dinars suivant les vendeurs.»
A. O. T.

