Les différents services du secteur de l’agriculture de la wilaya de Béjaïa indiquent que la production d’huile d’olive atteindrait, cette année, 16 millions de litres.
La production est néanmoins en baisse par rapport à la précédente campagne, à l’issue de laquelle il a été enregistré près de 18 millions de litres. À en croire des exploitants des plusieurs régions de la Vallée de la Soummam, où la récolte a été entamée début novembre, la situation est bien plus catastrophique que prévue. «Nous sommes désagréablement surpris par l’état sanitaire de nos oliviers», témoigne un citoyen de Tibane. Soumis à un échaudage intensif, les oliviers ne peuvent pas donner la pleine mesure de leur rendement. «Les premières triturations donnent une productivité oscillant entre 14 et 16 litres par quintal. Nous ne sommes pas loin de la moyenne de ces dernières saisons, et nous avons coutume d’enregistrer une amélioration des performances, à mesure que les olives mûrissent», atteste un oléifacteur d’Ath Waghlis, précisant que la fourchette de fluctuation va d’ordinaire de 15 à 20l/q, avec des pics de 30 l/q pour la variété Azeradj. Dans la haute vallée de la Soummam, la campagne a démarré timidement. Le grand rush est attendu à partir de la mi-décembre. La rareté des parcours monovariétaux rend difficile l’appréciation de l’indice de maturité des fruits. La productivité est tout aussi irrégulière. Cela explique en partie la variabilité inter-saisonnière des rendements, qui peuvent fluctuer du simple au double, selon les variétés et les régions. «Nous avons connu des hauts et des bas. Cette année, comme les précédentes, on se contente de ce que nos vergers veulent bien nous offrir, car ils sont rarement entretenus», souligne, flegmatique, un exploitant de Seddouk, sur la rive droite de la Soummam. Fief de l’oléiculture, cette région est réputée pour ses performances oléicoles et ses rendements élevés. Fort de 60 mille ha de vergers, le parc oléicole de la wilaya de Béjaïa occupe près du tiers de la surface agricole utile (SAU). La wilaya arrive en tête du peloton des producteurs nationaux d’huile d’olive et contribue à hauteur de 25% du volume total. Les plantations d’olives, autant que les capacités de transformation, ont été boostées par le plan national de développement agricole (PNDA), mis en place au tout début des années 2000. Le parc d’huilerie de la wilaya compte aujourd’hui 241 unités de trituration, dont 97 pressoirs traditionnels. Plus d’une centaines d’huileries modernes ont été acquises grâce au fonds de soutien à la filière. Enfin, signalons que des centaines d’hectares d’oliviers ont été ravagés par les feux au cours de l’été 2017 dans plusieurs régions de la wilaya. Les opérations d’indemnisation pour la restauration de ces espaces détruits sont prises en charge par l’État.
N. M.