“Qui vivra verra”

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Voilà qui tranche avec les impressions, souvent triomphalistes, des deux autres composantes de l’Alliance qui, tout en se dénigrant mutuellement, croient dur comme fer que le cartel  » va bien « .Ahmed Ouyahia, qui a reconnu il y a quelques jours, que l’alliance présidentielle boîte, avance d’ores et déjà qu’il n’y aura pas de listes communes entre les trois partis politiques lors des élections législatives, qui auront lieu en mai 2007 d’après lui, et les locales de la même année. Cela n’empêche pas l’actuel chef du gouvernement d’exclure tout élargissement du groupe à d’autres partis agréés, même s’il n’en explique pas les raisons.Les critiques adressées par le chef de l’Etat la semaine dernière aux ministres du RND ne semblent pas choquer le secrétaire général qui y voit l’expression d’un sentiment général qui fait que les affaires marchent lentement, mais sûrement, dans notre pays. Ce n’est pas ce qui a empêché l’invité de la télévision nationale à reconnaître que, pour la nouvelle aérogare par exemple, un retard immense a été enregistré. C’est justement cet état de fait qui a poussé Ouyahia à faire la distinction entre l’action politique, qu’il voit résumée souvent aux slogans, et la gestion quotidienne des affaires du pays.  » Je ne suis pas ancien en politique, mais j’ai vite compris qu’en politique, au lieu de philosopher, il vaut mieux travailler avec des réalités « , a-t-il tranché avant de conclure que, contrairement aux philosophes,  » le politique compte le temps parce qu’il est tenu par l’obligation de résultat ». Revenant sur les griefs lancées contre lui par Bouguerra Soltani, le chef du MSP, Ahmed Ouyahia se contentera de soulever  » les contradictions  » de son  » ami  » et de répondre, de manière diplomatique, qu’il reste encore treize mois pour les élections et que  » le peuple a d’autres préoccupations  » d’ici là. C’est d’ailleurs la même réponse qu’il réservera à ceux qui se sont intéressés de connaître son avis sur la révision de la Constitution, une revendication chère au FLN de Abdelaziz Belkhadem. « Je ne pense pas que la révision de la constitution soit une priorité pour les Algériens », répond Ouyahia pour le principe. Mais pour expliquer la philosophie de son parti, le secrétaire général du RND a déclaré sa méfiance pour les systèmes parlementaire et présidentiel. La constitution algérienne lui semble convenir à l’état actuel. Cependant, le conférencier ne trouve aucun inconvénient à voir Abdelaziz Bouteflika briguer un troisième mandat. Mieux, il dira que sa formation accueillera cela « avec des youyous et du baroud ». Seulement, Ouyahia trouve que ce n’est pas le moment de s’avancer sur une échéance qu’il trouve lointaine. D’ici 2009, le chef du RND appelle à « laisser” Bouteflika “travailler ». De toute façon, « personne n’est sûr de rester en vie d’ici 2009 », a-t-il encore asséné.Le sujet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est revenu au centre et des questions des journalistes et des réponses de leur vis-à-vis. Ce dernier estime que ni les Patriotes ni les familles des victimes du terrorisme ne sont abandonnés. Si les premiers ont « la reconnaissance de la Nation » et « résistent toujours sur le terrain », les familles des victimes « sont prises en charge depuis longtemps » mais elles sont  » manipulées par trois partis politiques ». Qui sont-ils ? Ouyahia ne donnera pas de nom et se contentera de dire que « ce sont ceux qui chantaient hier le qui-tue-qui ? ».Toujours dans le cadre de la Charte, le premier responsable du RND, qui refuse que ceux qui ont combattu la société algérienne fassent partie des rangs de son parti, dit défendre « la Charte dans l’esprit et la lettre, à la virgule près” et se dit sûr que Ali Benhadj est interdit de politique. « Qui vivra verra », a tranché Ouyahia tout en précisant que les affaires d’un Etat ne se gèrent pas « dans l’excitation des minutes ».Par ailleurs, même s’il a refusé de s’exprimer en tant que chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia a avancé que le dialogue sur la crise de Kabylie se poursuivra avec les mêmes interlocuteurs, c’est-à-dire les archs. Pour ceux qui avancent les élus, le secrétaire général du RND a répondu qu’il y a « beaucoup d’amnésiques dans ce pays ».

Ali Boukhlef

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